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Anaïs Huet , modifié à
Alors qu'un récent sondage la donne à 10% des intentions de vote aux européennes, Manon Aubry, la tête de liste de La France insoumise, refuse toute proximité de vision entre sa formation politique et celle dirigée par Marine Le Pen.
INTERVIEW

Manon Aubry le martèle "haut et fort" à qui veut l'entendre : "non, il n'y a aucune convergence entre le Rassemblement national et La France insoumise." Au micro d'Audrey Crespo-Mara, mardi sur Europe 1, la tête de liste LFI aux européennes a peu goûté au parallélisme avancé entre certaines propositions de sa formation politique, et celles portées par le parti de Marine Le Pen.

"Nous n'avons aucun point commun"

La candidate ne s'est pas privée d'illustrer son propos en listant les points d'opposition profonde entre les deux programmes. "Le RN est pour le glyphosate, nous sommes contre. Ils sont contre la hausse du Smic, nous sommes pour. Ils sont pour l'augmentation du temps de travail, nous sommes contre. Ils sont contre le congé parental et l'égalité femmes/hommes, nous sommes pour. Ils sont pour faire des cadeaux fiscaux aux plus riches, nous sommes contre. Voilà ce qui fait aujourd'hui la différence entre le Rassemblement national et la France insoumise. Nous n'avons aucun point commun", jure Manon Aubry.

Pourtant, comme le RN, LFI veut rompre avec les traités européens. Mais pas pour la même ambition, se défend la tête de liste insoumise, qui appelle à "ne pas respecter un certain nombre de règles qui nous empêchent de faire la transition écologique", par exemple.

>> De 7h à 9h, c'est deux heures dinfo avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Une proximité RN/LREM ?

À en croire Manon Aubry, la proximité de programmes est plutôt à aller chercher du côté d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Le RN et LREM sont donnés en tête des intentions de vote. La tête de liste LFI l'avoue : elle sera forcément "déçue" si les deux formations réalisent un bon score le 26 mai dans les urnes. "Un duo est en train d'être créé, alimenté par les médias ces dernières semaines", fustige-t-elle. "Ils se désignent comme adversaires de confort, alors qu'ils partagent un certain nombre de propositions. Tous deux sont pour la hausse du temps de travail, contre la hausse du Smic. Nous, nous voulons incarner une troisième voie, une alternative pour ces élections."