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Rachida Dati, ancienne garde des Sceaux, ne s’est pas montrée choquée, jeudi sur Europe 1, par les accusations de laxisme lancée à l’encontre de la justice, mercredi, lors de la manifestation de policiers devant l’Assemblée nationale. Car pour la maire LR du 7ème arrondissement de Paris, c'est le manque de politique pénale du gouvernement qui est en cause. 

"Le problème de la police, c’est la justice". Tel est le cri de colère lancé mercredi par un syndicat de policiers lors de la manifestation devant l’Assemblée nationale. Un rassemblement finalement très politique, où des personnalités issues de tous partis – la France Insoumise exceptée – se sont rendus. Et c’est bien la justice et son laxisme supposé qui ont été au cœur des discours. Rachida Dati en fait une analyse différente. "Ce n’était pas une mise en cause de la justice en soi. C’était une mise en cause des institutions et du gouvernement en premier lieu", a jugé l'ancienne garde des Sceaux jeudi matin sur Europe 1.

"Ce qu’il manque, c’est une politique pénale claire et ferme dans notre pays"

"Cette manifestation était la traduction d'un ras-le-bol des policiers, d'un manque de soutien des institutions vis-à-vis des forces de sécurité de notre pays. Ce que disaient les policiers hier, c'est qu'ils ont le sentiment de devoir plus se justifier que les délinquants", a poursuivi Rachida Dati, pour qui la cause de cette impression est simple : "Quand vous êtes magistrat, quand vous êtes au parquet, vous êtes soumis à une politique pénale qui résulte des instructions du gouvernement. Ce qu’il manque, c’est une politique pénale claire et ferme dans notre pays".

"Moi, je ne connais pas la politique pénale des ministre de l'Intérieur et de la Justice aujourd'hui. Il faut donner des instructions claires à tous les procureurs de France", a insisté l'ex-garde des Sceaux. "Il faut dire que, quand il y a des interpellations, il y a des déferrements systématiques, c'est-à-dire présentation des individus devant la justice. Et au moment de l'audience, qu'il y ait des réquisitions de prison ferme. Enfin, des mandats de dépôt à l'audience et le rétablissement des peines plancher", a énuméré Rachida Dati.

"L'automaticité des peines, ce n'est pas possible"

Des peines planchers et non pas des peines automatiques, comme le propose Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle. Rachida Dati fait la distinction. "L'automaticité des peines n'est pas permise dans notre droit et dans notre Constitution. Parce que nous avons un principe, et moi, j'y tiens, qui est l'individualisation des peines. Il faut effectivement que chaque individu, en fonction de sa personnalité, en fonction de son implication dans les faits, puisse avoir une peine en conséquence. Donc la peine automatique n'est pas possible", a-t-elle tranché. 

En revanche, donc, Rachid Dati plaide pour le retour des peines planchers, supprimées - "par idéologie", dit-elle - sous François Hollande. "Les peines planchers, je les avais mises en œuvre et je les avais instaurées pour les récidivistes", a rappelé l'ancienne ministre de la Justice. "Aujourd'hui, rétablir les peines planchers, et notamment pour les attaques de policiers, c'est élargir leur champ d'application."