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Antoine Terrel , modifié à
Invité dimanche d'Europe 1, le secrétaire national du PCF a réagi à l'annonce de l'Elysée, qui a fait savoir qu'Emmanuel Macron renonçait par avance à sa future pension d'ancien président de la République, en plein conflit social sur la réforme des retraites. 
INTERVIEW

La décision a vocation à montrer l'exemple, alors que la réforme des retraites passe mal dans l'opinion publique. Samedi, l'Élysée a annoncé qu'Emmanuel Macron renonçait par avance à sa future retraite d'ancien président de la République, soit une pension de 6.220 euros bruts mensuels. Mais cette annonce ne convainc pas le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Les Echos/Cnews. "C'est un luxe que tout le monde ne peut pas se payer", réagit-il. 

"Que le président de la République, les ministres et les parlementaires soient alignés au régime général c'est la moindre des choses", juge le patron des communistes, jugeant normal "qu'on mette fin à ce type de privilège". "Il a fallu ce mouvement social pour qu'Emmanuel Macron y accède enfin, depuis la Côte d'Ivoire", note-il encore. 

"Ce n'est pas un régime spécial, c'est un privilège"

Et Fabien Roussel de rappeler le parcours professionnel passé du chef de l'État. "Quand lui a touché 2.400.000 euros en 18 mois à la banque Rothschild, qu'il payait l’impôt sur la fortune et que, quand il arrive au pouvoir, il le supprime, effectivement, quand il aura 45 ans, il pourra se priver" de cette retraite "parce que lui en aura les moyens", raille-t-il.  

Cette retraite à laquelle Emmanuel Macron a renoncé était accordée par la loi du 3 avril 1955, en vertu de laquelle les anciens chefs d'État se voient verser à vie, dès leur départ de l'Élysée, une pension équivalente au salaire d'un conseiller d'État, soit 6.220 euros bruts mensuels. Ce montant n'est soumis à aucune condition d'âge ni durée de mandat, ni plafond de revenus. Pour Fabien Roussel, ce dispositif "n'est pas un régime spécial, mais un privilège". 

"Une forme d'arrogance et de mépris de sa part"

"Je trouve qu’il y a une forme d’arrogance et de mépris de sa part", estime encore le secrétaire général du PCF. "Aujourd’hui c’est dur dans notre pays, nous vivons une période de tension sociale très dure. Plutôt que de s’exprimer depuis l’étranger, il ferait mieux de venir voir ce qu’il se passe dans notre pays, de lever cette réforme des retraites."