Macron en Albanie : que faut-il attendre du sommet entre l'UE et les Balkans ?

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron souhaite "un engagement croissant avec les Balkans" (Illustration). © Ludovic MARIN / AFP
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Alexis Delanfontaine
Emmanuel Macron est arrivé mardi à Tirana, en Albanie, pour participer au sommet entre l'UE et les Balkans. Cette région stratégique entre la Turquie et l’Europe est un lieu de passage obligatoire pour les migrants qui passent par la terre. Alors après avoir rejeté ces pays pendant des années, l'Union européenne souhaite maintenant s’en rapprocher.

En 2019, Emmanuel Macron s’opposait fermement à l’élargissement de l’Union européenne aux pays des Balkans, (l’Albanie, la Macédoine, Monténégro et la Serbie en particulier) mais depuis la guerre en Ukraine la situation a totalement changé. Selon l’Élysée, le président français souhaite maintenant "un engagement croissant avec les Balkans". 

Un partenariat basé sur 3 points d’échanges, entre les pays européens et les Balkans occidentaux, doit donc être signé mardi. Le plus important : condamner unanimement l’invasion de l’Ukraine par la Russie et rallier ces pays aux sanctions européennes contre Moscou, pour isoler encore plus Vladimir Poutine.

 

Les discussions se porteront rapidement sur la crise migratoire qui frappe les Balkans, depuis janvier les entrés illégales ont été multiplié par 3, comparé à l’année dernière. En coulisses, "la France pousse pour que le système d’attribution des visas dans les Balkans soit aligné sur le système européen", confie un proche du président.

Un échange "donnant-donnant"

En échange, Bruxelles renforcera son soutien économique, "un fonds d’1 milliard d’euros d’aide aux ménages, frappés par la crise énergétique, sera distribué aux Balkans", annonce Emmanuel Macron à son arrivée. Sur le volet sécurité, une aide militaire à la région sera également déployée, en particulier, la cybersécurité sera assurée par la France.

 

Enfin, l'Union européenne en pleine discussion sur l’ouverture de la zone à de nouveaux pays, pourrait favoriser l’adhésion de l’Albanie, la Serbie et la macédoine à l’Union européenne.

L’ombre russe plane toujours sur l’ex-Yougoslavie

Le régime de Moscou est encore très implanté dans cette région, alors la Russie risque de compliquer les discussions, notamment avec la Serbie, très proche de Vladimir Poutine. Le président Serbe Aleksandar Vucic, n’a pas approuvé ni appliqué les sanctions contre Moscou, lors de la première réunion, car Belgrade dépend encore à 95 % de l’énergie russe.