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Jacques Serais / Crédit photo : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les turbulences provoquées par l'adoption du projet de loi immigration, voté par le Rassemblement national, mais pas par certains élus de la majorité, n'ont pas été effacées par l'interview d'Emmanuel Macron dans "C à vous" sur France 5 mercredi soir. L'avenir de plusieurs ministres s'inscrit en pointillé.

Le problème reste entier au sein de la majorité. L'interview accordée par Emmanuel Macron mercredi soir dans l'émission C à vous sur France 5 n'aura pas suffi à dissiper la crise politique qui s'est installée à l'issue de l'adoption du projet de loi immigration. Un texte jugé trop à droite par l'aile gauche de la macronie et qui n'a d'ailleurs pas été voté par environ 60 élus de la majorité. 

Alors que la plupart des ministres s'apprêtent à quitter Paris pour aller fêter Noël, le gouvernement apparaît affaibli et l'on voit mal comment Emmanuel Macron pourrait effectuer la rentrée de janvier avec une équipe inchangée. Mercredi, c'est le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui a démissionné tandis que son homologue du Logement, Patrice Vergriete, ancien membre du Parti socialiste, qui ne semble plus convaincu d'être à sa place, s'est retiré en famille pour réfléchir à son avenir.  

Ambiance morose chez les parlementaires 

Clément Beaune, le ministre des Transports, issu lui aussi de l'aile gauche, n'est pas très affirmatif, expliquant sobrement qu'il aura l'occasion de s'exprimer. Des ministres qui, s'ils ne démissionnent pas d'eux-mêmes, risquent de toute façon d'être éjectés lors d'un remaniement préparé pour la mi-janvier. 

Du côté des parlementaires macronistes, l'ambiance n'est pas à la fête non plus. Les présidents de deux groupes de la majorité présidentielle, Sylvain Maillard pour Renaissance et Jean-Paul Mattei pour le MoDem sont, eux aussi, groggy par cette séquence. Le premier a vu près d'un député sur quatre de son groupe s'abstenir ou voter contre, tandis que le second, pourtant proche de François Bayrou, s'est abstenu. Au sein de la majorité, la gueule de bois perdurera encore après les agapes de Noël.