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Alexandre Chauveau / Crédits photo : Alain JOCARD / AFP , modifié à
Le Sénat a voté mercredi pour le durcissement des mesures de régularisations de travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, en supprimant les articles 3 et 4 du projet de loi immigration, qui prévoyaient la création d'un titre de séjour. Mais ce nouveau texte, déjà très critiqué par la gauche, pourrait être plus compliquée à faire passer à l'Assemblée nationale, en décembre prochain. 

Le Sénat a dit "non" au droit à la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Mercredi, les élus de droite ont supprimé les articles 3 et 4 du projet de loi immigration, qui prévoyaient la création d’un titre de séjour pour les métiers en tension. À la place, ils ont préféré un titre de séjour exceptionnel délivré par les préfets. Un durcissement du texte initial présenté par le ministre de l'Intérieur, qui risque de ne pas suivre à l'Assemblée nationale.

Compromis, selon Gérald Darmanin

La droite se félicite de la suppression de l'article 3, comme le sénateur LR Philippe Bas : "c'est la solution de la résignation à ne rien faire pour que les emplois disponibles soient pourvus soit par des Français, soit par des étrangers en situation régulière".

Gérald Darmanin salue le compromis trouvé. "La politique, c'est assez simple, c'est se battre pour des convictions et essayer d'avoir 100% de ses convictions. Et quand on peut en avoir 50%, on peut être plus heureux. Ça s'appelle prendre ses responsabilités", a déclaré le ministre de l'Intérieur devant les sénateurs.

Risques de divisions dans la majorité

La gauche, de son côté, dénonce un alignement des Républicains sur le RN. "Le texte qui va sortir à la fois, c'est le cabinet des horreurs, c'est en réalité l'accord scellé entre LR et le Rassemblement national", souligne Thomas Dossus, sénateur écologiste.

Une position partagée par l'aile gauche de la Macronie, Sacha Houlié, a annoncé vouloir déjà défaire à l'Assemblée l'accord trouvé mercredi soir au Sénat. Gérald Darmanin devra donc faire face aux divisions dans sa propre majorité, mais se veut optimiste. "Chaque chose en son temps", tempère la place Beauvau, où l'on veut croire qu'il existe aussi une voie de passage au Palais-Bourbon.