Loi asile : Collomb plaide l'"urgence" à agir à l'Assemblée

Gérard Collomb s'est dit "sensible" et déterminé à ce que la durée de rétention soit la moins longue possible.
Gérard Collomb s'est dit "sensible" et déterminé à ce que la durée de rétention soit la moins longue possible. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Intérieur a plaidé lundi soir à l'Assemblée l'"urgence" à agir sur l'asile et l'immigration, mettant aussi en avant la nécessité de "regarder en face" la société pour la "faire aller de l'avant".

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a plaidé lundi soir à l'Assemblée l'"urgence" à agir sur l'asile et l'immigration, mettant aussi en avant la nécessité de "regarder en face" la société pour la "faire aller de l'avant".

La loi a "trois objectifs majeurs: une immigration maitrisée, un droit d'asile effectif, une intégration réussie", a déclaré le ministre à l'ouverture des débats en première lecture sur le projet de loi controversé "pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif". Devant un hémicycle clairsemé , il a évoqué la "crise migratoire" en Europe qui a "fait basculer un grand nombre des pays de notre continent dans un populisme agressif et xénophobe".

"Situations inextricables". Soulignant la saturation des hébergements d'urgence en France, il a lancé aux députés que "quelle que soit la sensibilité des uns et des autres", "on ne saurait continuer très longtemps dans cette voie qui est à la fois indigne des traditions d'accueil de la France, et de plus en plus difficile à vivre pour un certain nombre de nos concitoyens". "Il y a donc urgence à réagir face à une situation qui se dégrade d'année en année", a-t-il plaidé. Gérard Collomb a notamment estimé que "raccourcir les délais d'instruction du droit d'asile" permettrait "à la fois de gagner en efficacité" mais aussi "en humanité", l'incapacité à "trancher dans des délais raisonnables" créant des "situations inextricables". Il a aussi défendu les mesures "permettant de rendre effectives" les obligations de quitter le territoire français, notant qu'en 2017, 85.000 obligations ont été prononcées, "mais seulement 15.000 éloignements" réalisés, situation qui n'est "bonne pour personne".

Le placement d'enfants en rétention fait débat au sein de LREM. Sur le placement des familles avec enfants en rétention, qui fait débat y compris au sein de la majorité, il s'est dit "sensible" et déterminé à ce que la durée de rétention soit la moins longue possible, "sans pourtant qu'on puisse fixer de date butoir". "Demain la France accueillera, dans les conditions que je viens de préciser, parce que c'est son honneur, parce qu'en agissant ainsi, elle sera dans la fidélité de sa tradition humaniste", a-t-il affirmé. Reconnaissant dans une forme d'euphémisme qu'"on a parfois critiqué cette loi", le ministre a mis en avant des problématiques "complexes, sensibles" qu'il faut "traiter avec beaucoup de retenue". "Mais si on veut changer une société, il faut d'abord avoir le courage de la regarder en face, avec ses failles, ses vulnérabilités car c'est comme cela que l'on pourra la faire aller de l'avant", a-t-il insisté.