L'ex-président François Hollande plaide pour "réarmer" la gauche

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François Hollande a assuré vendredi qu'il fallait "aussi de l'unité, les électeurs veulent du rassemblement". © ANGELOS TZORTZINIS / AFP
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avec AFP , modifié à
En voyage de deux jours en Grèce, l'ancien président François Hollande a assuré vendredi qu'il fallait "réarmer la gauche intellectuellement, politiquement, démocratiquement".

Il faut "réarmer la gauche", a estimé vendredi à Athènes l'ex-président français François Hollande, qui veut prendre part à ce mouvement "comme citoyen". L'ancien chef de l'État, qui revient en force depuis plusieurs mois sur la scène publique, s'exprimait à l'occasion d'un voyage de deux jours en Grèce ponctué de rencontres avec le président Prokopis Pavlopoulos et le Premier ministre Alexis Tsipras.

"Il faut réarmer la gauche intellectuellement, politiquement, démocratiquement". "C'est difficile pour la gauche dans cette période où le simplisme, une forme de facilité à utiliser les peurs s'installent. C'est pourquoi il faut réarmer la gauche intellectuellement, politiquement, démocratiquement", a affirmé François Hollande devant la presse, et "j'y prendrai ma part comme citoyen". L'ex-président a considéré qu'il "ne faut pas ajouter à des partis existants", au risque de "montrer une gauche totalement éclatée".

Hollande dénonce certains "comportements". Mais il a appelé à "une clarification", car "il y a des comportements, (...) une façon de contester, de dénoncer, d'essayer même d'écraser les partenaires qui n'est pas compatible avec l'idée que je me fais de la gauche", visant manifestement le leader du parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon.

"Les électeurs veulent du rassemblement". "Il faut aussi de l'unité, les électeurs veulent du rassemblement", et "ça vaut pour la France, la Grèce, les principaux pays" européens, a-t-il ajouté. Il a cité en exemple le parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras, qui "aujourd'hui fait partie de cette gauche", ou bien les accords réalisés par les socialistes au Portugal, ou en Espagne avec Podemos.

"Réinventer" la démocratie de la Grèce antique. Interrogé sur la manifestation des "gilets jaunes" samedi en France, il a estimé que "dans toutes les périodes il y a des mécontentements", et que les réponses "peuvent être sur le sujet lui-même, ou sur la manière de dialoguer, de concerter". Il a appelé à "réinventer" la démocratie de la Grèce antique, pétrie selon lui de "la connaissance de ce que vivent les citoyens". Il en a appelé aux "élus locaux, partis politiques, syndicats, grandes organisations professionnelles" pour contribuer à "trouver des solutions".

Une "forme d'indulgence quand on n'est plus au pouvoir ?". François Hollande, qui affirme seulement vouloir être "utile", "transmettre un témoignage", a reconnu qu'il y a "une forme d'indulgence des Français quand on n'est plus au pouvoir", et "qu'on trouve peut-être plus faciles des solutions qu'on tardait à prendre quand on était au pouvoir". "C'est pourquoi il faut avoir beaucoup de modestie et aussi beaucoup d'exigence sur les réflexions qu'il faut engager", a-t-il observé.