Jean Castex 4:59
  • Copié
Yasmina Kattou et Solène Delinger
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi soir une levée progressive des restrictions sanitaires, comme le télétravail obligatoire et le masque en extérieur. Selon le Conseil scientifique, la vague Omicron est pourtant loin d'être terminée et le gouvernement irait trop vite en besogne. 

Le gouvernement est-il trop imprudent ? Jeudi soir, Jean Castex a annoncé une levée des restrictions sanitaires, alors que le Conseil scientifique martèle que la cinquième vague Omicron est loin d'être terminée. L'exécutif défend son calendrier en insistant sur sa progressivité.

Une décrue en soins critiques

Autre argument avancé par le gouvernement : le variant Delta, plus susceptible de provoquer des formes graves, ne représente que 2% de la totalité des cas. Aujourd'hui, 97% des malades sont infectés avec Omicron. Même si ce variant entraîne une hausse des hospitalisations, les durées sont plus courtes. En revanche, un début de décrue s'amorce en soins critiques.

Sur les sept derniers jours, le nombre moyen d'entrées quotidiennes dans ces services a diminué de 15. Autre indicateur : le taux d'incidence. Le nombre de cas pour 100.000 habitants diminue en Ile-de-France. Le gouvernement espère le même scénario sur tout le territoire.

2.500 nouvelles admissions quotidiennes

Le Conseil scientifique, lui, n'est pas sur la même longueur d'ondes et a rappelé que la vague Omicron n'était pas terminée. L'impact de cette cinquième vague va se poursuivre durablement jusqu'à mi-mars dans les hôpitaux. Il y a actuellement près de 4.000 patients en soins critiques et près de 28.000 hospitalisés pour Covid. Des hospitalisations qui augmentent chaque jour en moyenne avec 2.500 nouvelles admissions quotidiennes. Seule la réduction des contacts et le maintien des gestes barrières pourraient permettre de contenir l'impact sur les hôpitaux, a martelé le Conseil scientifique. 

"Notre calendrier est prospectif", défend Sacha Houlié, député LREM de la Vienne, au micro de Romain Desarbres sur Europe 1. "Avec les outils qu'on vient de mettre en place par la loi, notamment le pass vaccinal qui rentre en vigueur lundi, on a l'occasion de se demander quelles restrictions peuvent être levée dans les quinze jours puis dans le mois à venir". 

Ce calendrier n'est "pas politique"

"On a les moyens de prévoir et de prévenir ce qui va être fait", ajoute-t-il.  Ces annonces de Jean Castex étaient-elles destinées à préparer le terrain pour l'annonce probable de la candidature d'Emmanuel Macron ? "Je vois mal comment on pourrait tirer parti d'une situation qui est une situation critique. C'est une situation sanitaire qui nous frappe tous et qui handicape tout le monde. Je pense que tout le monde se serait bien passé de ce variant Omicron. Donc ce n'est pas politique". Au sujet du pass vaccinal, Sacha Houlié a insisté sur le fait qu'il ne serait mis en place que le "temps nécessaire". "Dès qu'on pourra s'en passer, on s'en passera", promet-il.