Levée de la garde à vue de Jean-Christophe Lagarde pour "détention d'armes"

Jean-Christophe Lagarde est président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis.
Jean-Christophe Lagarde est président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le parquet de Bobigny a annoncé jeudi soir la levée de la garde à vue du président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde. Il avait été interpellé dans la nuit précédente pour "détention d'arme". Lors de leur intervention, les policiers avaient découvert plusieurs armes chez lui. Les policiers auraient été prévenus par la famille du député.

La garde à vue du président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde, interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi pour "détention d'arme", a été levée et l'enquête se poursuit, a indiqué jeudi soir le parquet de Bobigny, qui a précisé que l'enquête se poursuivait. Jean-Christophe Lagarde était entendu depuis jeudi 5 heures par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile à Drancy.

La police prévenue par la famille

Selon les premiers éléments, les policiers sont intervenus à son domicile dans la nuit. "Ce qui se dessine, c'est un différend familial sans gravité", a déclaré Me Yvon Goutal, l'avocat de Jean-Christophe Lagarde. Une source proche du député a précisé que sa famille avait prévenu la police pour le protéger de lui-même, sans autre détail. Il n'y a eu "absolument aucune violence d'aucune sorte, simplement les services de police ont peut-être pris peur en trouvant au domicile des armes qui sont régulièrement détenues dans le cadre de la pratique du tir sportif", a ajouté Me Goutal, indiquant n'avoir eu connaissance "d'aucune rumeur de violence, ni d'armes illicites".

"Les armes sont déclarées", selon le porte-parole de l'UDI

"C'est une affaire d'ordre totalement privé", a de son côté insisté Pascal Brindeau, député UDI et porte-parole du parti. "Les armes sont déclarées, ce sont des carabines de catégorie B car Jean-Christophe Lagarde est membre d'un club sportif. Il n'y a pas eu d'acte de violence ni contre lui-même, ni contre d'autres", a assuré Pascal Brindeau.

Devant son domicile, une maison pavillonnaire grise dans un quartier tranquille du centre de Drancy, une voisine a témoigné sous couvert d'anonymat : "mon mari travaille tôt et quand il est sorti vers 5 heures, il a vu tout le pataquès avec les policiers et tout". Une autre voisine, Céleste, a expliqué avoir vu des policiers à proximité du domicile des Lagarde vers 1 heures du matin, puis à nouveau vers 5 heures. 

Visé par une enquête préliminaire du PNF

Député de la Seine-Saint-Denis dans la circonscription incluant notamment les villes de Drancy et Bobigny, ancien maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014 en succédant à Jean-Louis Borloo. Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988 et présidé les jeunes UDF (1996-2001), il s'est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer au centre-droit cet historique bastion communiste.

Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF). Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition, Hacène Chibane, à Drancy qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de Jean-Christophe Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.

Le domicile du couple et la mairie avaient été perquisitionnés en février 2019 dans le cadre de cette enquête. Lui-même attaqué en justice par Jean-Christophe Lagarde, Hacène Chibane dénonçait en février l'"acharnement judiciaire" de l'ancien maire, qui vise à "étrangler ses adversaires qu'ils soient des opposants politiques, des journalistes ou même de simples citoyens". Aude Lagarde est aujourd'hui maire de Drancy après avoir succédé à son époux lorsqu'il a été réélu aux législatives de juin 2017.

Le PNF enquête aussi pour des soupçons d'emplois fictifs sur la ville voisine de Bobigny, dirigée jusqu'aux dernières élections par l'UDI.