Chloé Morin 1:58
  • Copié
Solène Delinger , modifié à
C'est une claque pour Emmanuel Macron. A l'issue du second tour des élections législatives, son parti Ensemble ! n'obtient pas la majorité absolue en raison de la percée de la Nupes et du Rassemblement national. Pour la politologue Chloé Morin, ces résultats appellent à un "changement de culture politique" car "un dialogue devra être instauré". 
INTERVIEW

Sommes-nous en train d'assister à une recomposition du paysage politique français ? Les élections législatives changent en tout cas la donne. Avec seulement 245 sièges obtenus au lieu des 289 nécessaires pour avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale, Ensemble !, le parti d'Emmanuel Macron va devoir composer avec la Nupes et le Rassemblement national, qui rentrent en force au Palais-Bourbon. 

"Il va falloir trouver des compromis"

Invitée au micro de Sonia Mabrouk ce lundi matin sur Europe 1, la politologue Chloé Morin a affirmé que ces résultats appelaient à un "changement de culture politique" car "il va falloir trouver un moyen au sein de la classe politique dans son ensemble de renouer un dialogue qui n'avait plus lieu".

"Ça fait des années que l'on gouverne avec une majorité confortable et où on n'a pas besoin de dialoguer à chaque projet de loi, que ce soit la réforme des retraites, que ce soit à tel ou tel autre sujet. On n'a pas besoin de dialoguer avec les Français. On n'a pas besoin de dialoguer avec les oppositions notamment", souligne la politologue sur Europe 1. Selon elle, nous sommes face à un nouveau paradigme. "Là, ça va être complètement différent puisqu'il va falloir trouver des compromis", explique-t-elle. "Et c'est sans doute ce point-là qui est un défi puisque nous n'avons plus l'habitude de dialoguer. Et, le paysage politico-médiatique n'y incite plus".

 

Instaurer un dialogue d'une "autre qualité"

Chloé Morin estime que la classe politique aborde "mal" les sujets depuis plusieurs années et prend la réforme de l'Etat comme exemple. "Cela fait des années qu'on nous dit que la réforme de l'Etat est une question de dizaines de milliers de fonctionnaires de plus ou de moins. Ce n'est pas du tout le sujet. Et or, nous savons bien que, au XXIᵉ siècle, on ne peut pas agir avec un État qui ressemble à l'état du XXᵉ siècle", fustige-t-elle. "On peut espérer que les politiques relèvent ce défi là que d'instaurer un dialogue qui soit d'une autre qualité", conclut-elle.