Ce que contient le projet de loi "égalité et citoyenneté"

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avec AFP , modifié à
Le projet de loi "égalité et citoyenneté" est présenté mercredi pour lutter contre l'"apartheid" des quartiers et favoriser l'insertion des jeunes. 

Le gouvernement dévoile mercredi son projet de loi "égalité et citoyenneté" contre "l'apartheid" des quartiers en difficulté. En pratique, le texte vise ainsi à renforcer les 65 mesures prises en faveur des habitants des quartiers labellisés Politique de la ville. Il s'articule autour de trois grands axes dont voici les principales mesures :

Citoyenneté et émancipation des jeunes

  • Généralisation de la "réserve citoyenne", pour regrouper les dispositifs déjà existants dans la défense, la police, l'éducation nationale... à destination des citoyens souhaitant s'engager "ponctuellement" au service de l'intérêt général. Ils pourraient par exemple participer aux interventions "en cas de catastrophe naturelle" pour lutter contre la propagation d'une épidémie.
  • Création d'un "congé d'engagement", permettant à tout dirigeant associatif bénévole de demander un congé non rémunéré "de 6 jours maximum, fractionnable en demi-journées". Quelque 2 millions de personnes pourraient être concernées.
  • Reconnaissance de l'engagement des étudiants, avec un "principe de validation obligatoire", dans les cursus du supérieur, des compétences et connaissances acquises dans une activité bénévole.
  • Extension des possibilités de service civique, qui pourra par exemple être fait auprès des sapeurs-pompiers. Les sociétés HLM, sociétés publiques locales et entreprises détenues à 100% par l'Etat pourront y recourir. Et les réfugiés pourront y accéder, dans une "première marche vers l'insertion".
  • Mise en place d'un bilan de santé et entretien de prévention pour tous les jeunes entre 16 et 25 ans.

Mixité sociale et égalité des chances dans l'habitat

  • Amélioration de la transparence dans l'attribution des logements sociaux, avec l'obligation de rendre publics les critères. Le texte vise aussi à encourager la "location choisie", permettant au demandeur de faire des demandes spécifiques pour les logements qui l'intéressent le plus.
  • Clarification des critères de priorité : personnes en situation de handicap, mal logées, victimes de violences conjugales... mais aussi chômeurs de longue durée reprenant une activité et femmes menacées de mariage forcé.
  • Possibilité pour les bailleurs sociaux de différencier les loyers des logements HLM "selon les secteurs ou au sein des immeubles" pour "faire primer les objectifs de mixité sociale".
  • Possibilité donnée au préfet de délivrer directement les autorisations d'urbanisme dans les communes déclarées "carencées" en logements sociaux.
  • Obligation pour les collectivités territoriales d'octroyer au moins 25% des logement sociaux aux ménages prioritaires, dont ceux bénéficiant du Dalo (droit au logement opposable). Le préfet pourra procéder lui-même aux attributions pour atteindre ces 25%.
  • Les bailleurs sociaux devront donner congé aux ménages dont les revenus dépassent les plafonds de ressources de 150% (contre 200% actuellement), et qui devront quitter leur logement dans les 18 moins (contre 3 ans aujourd'hui).

Pour l'égalité réelle :

  • Élargissement de l'accès au 3e concours dans la fonction publique.
  • Accent sur la maîtrise de la langue française, notamment dans le cadre de la formation professionnelle.
  • Renforcement de la lutte contre les discriminations, avec le durcissement des sanctions face aux actes de racisme et de discriminations: les auteurs d'injures risqueront à ce titre un an d'emprisonnement et 45.00 euros d'amende (doublement des sanctions).