Les ministres écologistes dans une position délicate sur ND-des-Landes

© ALAIN JOCARD / AFP
  • Copié
M.B. et Aurélie Herbemont
SUR LA CORDE RAIDE - Les trois écologistes entrés au gouvernement sont ouvertement contre le projet d'aéroport soutenu par l'exécutif. Et se sortent de ce paradoxe grâce au référendum. 

Le mois dernier, Manuel Valls avait prévenu : pas question, pour les membres du gouvernement, de "faire campagne" dans le cadre du référendum de Notre-Dame-des-Landes. En revanche, le Premier ministre a souligné que chacun pourrait donner leur avis personnel.

"J'appellerai à voter contre". Jean-Vincent Placé, ancien membre d'Europe Ecologie-Les Verts et fraîchement nommé secrétaire d'Etat en charge de la réforme de l'Etat, ne s'en est pas privé. Opposé à ce projet d'aéroport avant d'être appelé par Manuel Valls, il n'est pas devenu pour par la grâce de sa nomination. "J'appellerai à voter contre", a-t-il confié au Monde mercredi. En revanche, il n'ira pas faire campagne sur le terrain. Partir distribuer des tracts en Loire-Atlantique, où se tiendra le référendum, serait aller un peu loin.

Avec EELV, contre le gouvernement. Il n'en reste pas moins que Jean-Vincent Placé, comme les deux autres écologistes entrés au gouvernement, Barbara Pompili (secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité) et Emmanuelle Cosse (ministre du Logement), se trouve dans une position délicate. Eux qui ont pourtant quitté (ou été forcé de le faire, dans le cas d'Emmanuelle Cosse) d'EELV se retrouvent d'accord avec leur parti et opposés au gouvernement auquel ils appartiennent.

Que le meilleur gagne. Un paradoxe surmonté grâce au référendum. Les trois écologistes sont d'ailleurs entrés au gouvernement en échange de ce scrutin. "Le résultat du vote s'imposera à tous", a déclaré Jean-Vincent Placé pour montrer qu'il n'y avait aucune ambiguïté. Une formule que l'on retrouve également dans la bouche d'un conseiller de Matignon et qui ressemble furieusement à un "que le meilleur gagne" propice à réconcilier tout le monde.