Les députés européens refusent de lever l'immunité de Philippot

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Florian Philippot, le vice-président du Front National.
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avec AFP , modifié à
Le vice-président du Front National Florian Philippot est visé par une plainte du Qatar pour diffamation. Il a laissé sous-entendre que le pays finançait le terrorisme.

"Les membres du Parlement européen ne peuvent être recherchés". Le Parlement européen a refusé mardi de lever l'immunité parlementaire de l'eurodéputé français Florian Philippot (Front National), visé par une plainte du Qatar pour diffamation, pour avoir laissé entendre que le pays finançait le terrorisme. Réunis en plénière, les députés ont suivi l'avis de la commission parlementaire en charge des Affaires juridiques, selon laquelle "les membres du Parlement européen ne peuvent être recherchés, détenus ou poursuivis en raison des opinions ou votes émis par eux dans l'exercice de leurs fonctions".

Christiane Taubira critiquée. "Ce vote met en lumière la compromission du gouvernement français et particulièrement celle de l'ex-garde des Sceaux, Madame Taubira, qui a signé de sa main la demande de levée d'immunité, au mépris du droit, suite à la plainte sans précédent de l'Etat du Qatar contre ma personne", a immédiatement réagi Florian Philippot dans un communiqué. Le numéro 2 du Front National y exige également la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur "les possibles liens financiers étroits, trop étroits, qui unissent la dictature du Qatar et de grands responsables politiques et institutionnels de notre pays".

Une plainte pour diffamation. La cour d'appel de Versailles a demandé début septembre au Parlement européen la levée de l'immunité parlementaire du numéro 2 du Front National. Le Qatar avait déposé plainte pour diffamation le 2 avril dernier, visant des déclarations de Florian Philippot aux médias français Radio Classique et LCI, au surlendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015.

Florian Philippot ne s'était pas rendu à une convocation judiciaire suivant cette plainte, faisant valoir son immunité d'eurodéputé. L'élu FN avait par la suite maintenu ses propos, dénonçant à nouveau "les liens troubles entre cette dictature et l'islamisme radical, ainsi qu'un rapport incestueux (...) entre ce même pays et une partie de la classe politique française".