Les députés autorisent l'utilisation des huiles usagées comme carburant

Hémicycle
10 litres d'huiles usagées correctement retraitées peuvent donner 8 litres de carburant. © Reuters
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Europe 1 avec AFP
Les députés ont adopté le projet de loi pour préserver le pouvoir d'achat des Français dans la nuit de jeudi à vendredi, approuvant ainsi l'utilisation d'huile alimentaire usagée comme carburant. De quoi faire face à la pénurie de pétrole provoquée par la guerre en Ukraine et endiguer la flambée des prix à la pompe.

Les députés ont approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi l'utilisation de l'huile alimentaire usagée comme carburant, dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi pouvoir d'achat. Cette autorisation découle d'un amendement déposée par le député EELV Julien Bayou qui avait reçu l'avis favorable du gouvernement.

Selon les arguments écrits du député, 10 litres d'huiles usagées correctement retraitées peuvent donner 8 litres de carburant, qui rejette jusqu'à 90% moins de gaz à effet de serre qu'un diesel classique.

"C'est illégal en France mais très répandu en Europe et dans nos régions mais de manière clandestine", a déclaré Julien Bayou dans l'hémicycle, mettant en avant l'intérêt d'un tel carburant pour le climat mais aussi pour le pouvoir d'achat.

"Et bien sûr, et ça peut faire sourire, mais c'est un élément d'indépendance énergétique", a poursuivi Julien Bayou. "Il vaut mieux dépendre des baraques à frites du Nord que du pétrole des monarchies pétrolières". "En France, on n'a a pas de pétrole mais on a de l'huile de friture", a-t-il plaisanté. Pour l'heure, ce type d'utilisation des huiles usagées est interdit parce qu'elles ne font pas partie des carburants homologués.

Des mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat

Après quatre jours de discussions et au bout d'une nuit entière de débats houleux, les députés ont adopté en première lecture le projet de loi "d'urgence" pour le pouvoir d'achat, un texte protéiforme censé atténuer les effets de l'inflation et de la crise énergétique. "L'esprit de responsabilité l'a emporté pour protéger nos concitoyens", a réagi la Première ministre Elisabeth Borne sur Twitter après le vote.

Le texte faisait office de test pour le camp présidentiel. Désormais privé de majorité absolue, il a dû compter sur le soutien des élus LR et du RN qui ont timidement salué certaines "avancées" tandis que la gauche s'indignait d'un projet en forme de "déclaration de guerre aux salaires". Au bout d'une nuit émaillée d'invectives, le premier grand texte de la législature a été validé peu avant 6H du matin par 341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions. Les socialistes se sont majoritairement abstenus, contrairement au reste de la gauche qui s'est prononcée contre.