Le PS avance doucement vers une primaire à gauche

Jean-Christophe Cambadélis justifie la tenue d'une primaire par la crainte d'un second tour sans candidat de gauche
Jean-Christophe Cambadélis justifie la tenue d'une primaire par la crainte d'un second tour sans candidat de gauche
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Margaux Baralon et Camille Girerd , modifié à
DIRECTION 2017 - Le conseil national du Parti socialiste a approuvé samedi, à l'unanimité, le principe d'une primaire à gauche. Mais de nombreux points restent encore à préciser.

Y aura-t-il, oui ou non, une élection interne à gauche pour choisir un candidat commun à la présidentielle 2017 ? Le conseil national du Parti socialiste s'est prononcé pour, samedi, à l'unanimité. "Pour être au second tour, il faut être rassemblés", a justifié le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis. Un député, de son côté, souhaite à tout prix éviter "la catastrophe de 2002". 

Des points de flou. Une primaire à gauche, plusieurs personnalités en rêvent. Le PS, comme les écologistes et les communistes, sont d'accord avec le principe. Mais les modalités exactes de la tenue du scrutin restent un point très sensible. Le conseil national du PS s'est certes prononcé pour l'organiser "durant la première quinzaine de décembre". Mais d'autres sujets n'ont pas été éclaircis. Si les socialistes se lancent dans la primaire, auront-ils un ou plusieurs candidats ? La décision a été repoussée au mois de juin. De même, toute la gauche se rangera-t-elle derrière le candidat désigné par la primaire ? Le PS le réclame, estimant que "les candidats, et les partis qui les soutiennent", doivent s'engager "à soutenir le gagnant". 

EELV exige un "socle commun". Mais il n'est pas certain qu'ils obtiennent gain de cause. Du côté d'Europe Ecologie-Les Verts, une motion accueillant "avec intérêt" l'organisation d'une primaire à gauche a bien été adoptée samedi. Mais après une heure de débats, le conseil fédéral du parti a fixé quelques conditions à sa participation. Il a notamment exigé la mise en place d'un "périmètre politique" qui obligerait le gagnant vis-à-vis des autres candidats. Autrement dit, EELV réclame un socle commun, afin d'éviter d'avoir à soutenir une personnalité avec laquelle les écologistes ont trop de désaccords. A l'instar des communistes, qui doivent se prononcer vendredi lors de leur conseil national, EELV se montre plus que réticent à soutenir François Hollande si ce dernier devait sortir gagnant de la primaire.

Plébiscité par les Français. Le PS, en revanche, "rejette toute tentative de fixer un périmètre excluant a priori une des sensibilités de l'ensemble de la gauche". Ce point pourrait donc bel et bien faire achopper le projet de primaire à gauche. Projet par ailleurs largement soutenu par les Français. Près de deux sur trois y sont favorables, selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro publié samedi. Un chiffre qui grimpe à 75% chez les sympathisants de gauche. Reste que, au PS, l'organisation d'une primaire met François Hollande dans une position délicate. Le président, dont la côte de popularité est désespérément basse, pourrait bien ressortir affaibli d'un scrutin interne.