Gérard Larcher 1:00
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Alexis Delafontaine avec AFP / Crédits photo : Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à
Le président du Sénat Gérard Larcher s'est fait remarquer mercredi matin, en s'en prenant à distance à Jean-Luc Mélenchon. "Ferme ta g****e", a-t-il lancé, suscitant de vives réactions politiques des élus insoumis. Olivier Véran, ou encore le député Patrick Vignal sur Europe 1 sont également revenus sur cette sortie.

Gérard Larcher a résumé le fond de sa pensée à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon mercredi matin sur RTL : à la question "Vous lui dites quoi ce matin ? Tais-toi ?", le patron de la Chambre haute a répondu "Oui, ferme ta g****e !". Ces propos ont, sans surprise, fait vivement réagir chez LFI. "Le président du Sénat (...) se vautre dans l'indignité la plus complète en direct à la radio (...) Vivement le dry January", le mois de janvier sans alcool, s'est indignée la cheffe de file des députés Mathilde Panot.

"Gérard Larcher reprend les mots de Jean-Marie Le Pen", a dénoncé le coordinateur de LFI Manuel Bompard tandis que le député Aurélien Saintoul dénonçait un Gérard Larcher "grossier, inepte".

Le gouvernement comprend la sortie, mais regrette la forme

Tout en dénonçant la forme des propos de Gérard Larcher, la majorité a montré une certaine compréhension sur le fond. "Si mes enfants devaient tenir ce genre de propos à propos de n'importe qui, on aurait une discussion un peu serrée", a reconnu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Mais "je peux parfaitement comprendre que dans le moment que nous connaissons, il y ait une forme de ras-le-bol de voir les invectives se succéder de la part de Mélenchon qui, encore une fois, fait prendre des risques à des gens très bien", a-t-il ajouté. "La France n'est pas un pays dans lequel un responsable politique peut ainsi insulter un journaliste dans l'exercice de son travail", a-t-il insisté.

"Il a eu raison de dire cela", affirme Patrick Vignal sur Europe 1

Invité dans l'émission Pascal Praud et vous mercredi, le député Renaissance Patrick Vignal a lui estimé qu'il avait eu "raison" de dire cela à l'ex-candidat à la présidentielle. "Gérard Larcher est un homme politique de grande valeur, mais ça suffit maintenant. Il a eu raison (...) Ça suffit de se faire invectiver tout le temps par une petite partie des LFI", a-t-il affirmé sur Europe 1.

"Le président du Sénat ne devrait pas dire ça", a jugé le président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, Sacha Houlié. "Face aux outrances de Jean-Luc Mélenchon, il appartient à la classe politique d'être un peu plus responsable et de prendre plus de hauteur", a-t-il plaidé. Mais il a accusé dans le même temps Jean-Luc Mélenchon "d'être le meilleur tract pour Marine Le Pen avec sa façon de cannibaliser le débat".

La droite au soutien de son président du Sénat

À droite en revanche, le président des Républicains Eric Ciotti a applaudi. "Message clair et fort adressé à Mélenchon. Bravo à Gérard Larcher, on ne pouvait dire mieux", a réagi Éric Ciotti qui a éreinté des Insoumis qui "veulent saper nos institutions" et "détruire la République".

Après son refus de qualifier le Hamas de terroriste, une attitude qui a entraîné la fin de l'union de gauche Nupes avec ses partenaires, Jean-Luc Mélenchon a multiplié les critiques contre le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, etc. Ses détracteurs l'accusent de manier l'ambiguïté antisémite et de multiplier les tensions pour cultiver le vote musulman, et notamment des jeunes de quartiers populaires.