Le président du Sénat, Gérard Larcher, s'en est vertement pris mercredi au leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon. 1:20
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Alexis Delafontaine avec AFP / Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Gérard Larcher, s'en est vertement pris mercredi au leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, accusé de "créer un brasier" avec ses récentes critiques "inacceptables" contre la journaliste Ruth Elkrief. Le chef de file de la gauche radicale "s'est mis en dehors de l'arc républicain", a estimé le président du Sénat.

"Ferme ta g****e !", le président du Sénat, Gérard Larcher, s'en est vertement pris mercredi au leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, accusé de "créer un brasier" avec ses récentes critiques "inacceptables" contre la journaliste Ruth Elkrief.

"C'est irresponsable", a jugé Gérard Larcher sur RTL, trois jours après le tweet de Jean-Luc Mélenchon traitant la journaliste de "manipulatrice", dans un message au vitriol sur le réseau social X où il a affirmé que "si on n'injurie pas les musulmans, cette fanatique s'indigne".

Jean-Luc Mélenchon "en dehors de l'arc républicain"

Le chef de file de la gauche radicale "s'est mis en dehors de l'arc républicain", a estimé le président du Sénat, fustigeant "quelqu'un qui a des millions d'abonnés sur X et qui se comporte de cette manière, qui en quelque sorte par sa parole crée un brasier qui peut enflammer, diviser". Jean-Luc Mélenchon "montre du doigt (...) et on voit bien avec quelle allusion derrière", a-t-il ajouté, alors que le tribun insoumis est régulièrement accusé d'antisémitisme.

Exaspéré, Gérard Larcher a finalement résumé le fond de sa pensée à l'endroit du triple candidat à l'élection présidentielle : à la question "Vous lui dites quoi ce matin ? Tais-toi ?", le patron de la chambre haute a répondu "Oui, ferme ta g****e". Du côté de LFI, les réactions n'ont pas tardé. Le député Paul Vannier dénonce ainsi une "indignation à géométrie variable". "Quand Jean-Luc Mélenchon critique une journaliste, il fait l'objet d'un tombereau d'injures et lorsque le numéro 2 de l'État, ce qu'est Gérard Larcher, se vautre dans le caniveau de l'insulte, ces insultes sont accueillies avec satisfaction par les journalistes qui l'interrogent. Tout cela est le témoignage d'une caste politico-médiatique", ajoute-t-il. 

Interrogé à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, partage son ras-le-bol. "Il faut que Jean-Luc Mélenchon arrête. Il faut qu'il arrête vraiment. Je pense qu'il serait de bon ton que les gens qui l'entourent lui expliquent que ça ne peut pas durer". 

La réponse de Mélenchon

Après plusieurs heures de silence, Jean-Luc Mélenchon a expliqué mercredi soir sur X vouloir "laisser le ridicule inonder tout le champ de (ses) adversaires depuis le propos de Gérard Larcher". "Toutes les indignations des chiens de garde (après ses déclaration sur Ruth Elkrief, NDLR) sont annulées par le silence de la classe médiatique devant le borborygme du brave soldat Larcher", a-t-il encore dénoncé.

Jean-Luc Mélenchon profite ensuite de cette attaque pour relativiser ses propres dérapages, avec une logique très simple : si vous ne défendez pas l'insoumis quand il est injurié, alors vous n'avez pas le droit de vous indigner contre ses dérapages. Une logique qui semble fonctionner sur certains membres de la Nupes. Plusieurs élus, en froid avec Jean-Luc Mélenchon depuis le 7 octobre, lui ont apporté leur soutien sur les réseaux sociaux, comme le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. Sa collègue insoumise Sylvie Ferrer va même plus loin, accusant Gérard Larcher d'"alcoolisme".