Le parallèle des leaders PS entre le climat actuel et les années 1930

Léon Blum Stéphane Le Foll
Léon Blum, à la tête du Front populaire entre 1936 et 1938, et Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement en 2016. © AFP
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Plusieurs responsables socialistes comparent le climat engendré par la contestation contre la loi Travail et les attaques dont la gauche faisait l'objet dans les années 1930. 

Les temps sont durs pour le Parti socialiste. Depuis quatre mois, l'opposition à la loi Travail se durcit. Si la participation aux manifestations faiblit, plusieurs permanences socialistes ont été vandalisées en région et, chaque fois qu'une réunion publique est organisée par la "Belle Alliance Populaire" ou "Hé Oh la gauche!", les deux mouvements pro-gouvernement, cela ne se passe pas comme prévu.

Pour sa première assemblée nationale, samedi, la "BAP" de Jean-Christophe Cambadélis a ainsi dû composer avec un public clairsemé. Quant à Stéphane Le Foll, ses deux meetings avec "Hé Oh la gauche!", à Bordeaux la semaine dernière puis à Lille lundi, ont été marqués par les sifflets, les huées, et les expulsions manu militari par le service d'ordre d'opposants à la loi Travail trop turbulents.

"Les Républicains sont attaqués aujourd'hui". Un climat tendu qui donne des idées de références historiques à certains responsables socialistes. "Nous avons déjà connu des périodes de ce type", a ainsi déclaré, mardi sur France Info, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. "Je fais évidemment référence aux années 1930." Une décennie marquée, en France, par le refus des communistes, jusqu'en 1934, de s'allier à la gauche SFIO, tandis que le fascisme prospérait. "L'extrême droite et l'extrême gauche attaquaient ensemble [avec] la haine de la social-démocratie, la haine de la République", a souligné Jean-Marie Le Guen. "Les Républicains sont attaqués aujourd'hui. Il y a un climat de violence qui est en train de se développer, à l'extrême gauche, à l'extrême droite."

"On a déjà entendu ça". Lundi soir, alors qu'il était accueilli par les quolibets des militants très remontés contre la loi Travail pour le meeting lillois de "Hé oh la gauche!", Stéphane Le Foll avait déjà utilisé la même comparaison. Faisant allusion aux insultes lancées par le comité d'accueil, le porte-parole du gouvernement a jugé "inadmissible" de "se faire traiter de pourris et de salauds", rapporte Libération. "On a déjà entendu ça au moment du Front populaire et de Léon Blum", a noté le ministre de l'Agriculture.

Quelques libertés avec l'histoire. Le PS semble donc avoir trouvé son nouvel élément de langage, quitte à prendre quelques libertés avec l'histoire. Car en 1936, le Front populaire arrivé au pouvoir était soutenu par l'extrême gauche, le Parti communiste jugeant que seule l'union pouvait contrer le fascisme. Quant aux insultes essuyées par Léon Blum, virulentes et pour beaucoup antisémites, elles étaient formulées par… l'extrême droite.