Le gouvernement met «sur pause» le plan Ecophyto visant à réduire l'usage des pesticides

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avec AFP , modifié à
Le gouvernement a annoncé "mettre en pause" le plan Ecophyto qui cristallise la colère des producteurs de grandes cultures. Celui-ci doit fixer des objectifs de baisse d'usage des pesticides et devrait être simplifier, a assuré le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Le gouvernement va "mettre en pause" le plan Ecophyto qui doit fixer des objectifs de baisse d'usage des pesticides et cristallise la colère des producteurs de grandes cultures, a annoncé jeudi le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. "Nous allons donc remettre sur l'ouvrage le plan Ecophyto, le mettre donc en pause, le temps d'en retravailler un certain nombre d'aspects, de le simplifier", a déclaré Marc Fesneau lors d'une conférence de presse.

 

Le Premier ministre Gabriel Attal avait dit un peu plus tôt qu'Ecophyto serait "mis à l'arrêt le temps de mettre en place un nouvel indicateur", alors que l'indicateur central du plan, le Nodu, qui mesure l'usage des molécules par les exploitants, est contesté par des organisations agricoles.

Le plan "Ecophyto 2030" rejeté d'emblée par les producteurs

Une nouvelle stratégie gouvernementale, appelée "Ecophyto 2030", était en consultation. Elle vise à réduire de moitié l'utilisation des pesticides d'ici 2030 (par rapport à 2015-2017) et à accélérer la recherche de solutions alternatives. Ce plan avait été rejeté d'emblée par les producteurs de grandes cultures (céréales, graines à huile, sucre, betteraves).

Le premier Ecophyto, lancé en 2008, ambitionnait déjà de baisser de moitié en 10 ans l'utilisation des pesticides (herbicides, insecticides, fongicides), un objectif sans cesse repoussé dans les versions successives du plan. Marc Fesneau a aussi annoncé que le gouvernement ferait appel dans des procédures concernant les "zones de non-traitement" (ou ZNT) par des pesticides, soit les distances de sécurité à respecter à proximité d'habitations ou de cours d'eau. Le tribunal administratif d'Orléans a annulé début janvier des arrêtés préfectoraux de cinq départements approuvant des chartes départementales fixant les conditions de mise en œuvre de ces ZNT.

Gabriel Attal a par ailleurs visé sans la nommer l'agence sanitaire indépendante Anses en affirmant sa volonté de "sortir d'une situation où notre agence sanitaire" interdit une molécule de produit phytosanitaire en France avant qu'elle ne soit interdite dans l'UE, comme cela a été le cas pour l'herbicide S-métolachlore.