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Invité d'Europe 1 ce mercredi matin, Rémi Brague, philosophe et auteur de l'ouvrage "Après l'Humanisme", est revenu sur la question des religions dans une République laïque, et plus particulièrement sur l'Islam. Face à un débat "piégé d'avance", il met en garde sur une "confusion", celle de confondre "les religions et leurs adeptes".
INTERVIEW

La religion est-elle compatible avec la République ? Cette question, difficile et piégeuse, revient régulièrement sur les plateaux de télévision et les critiques sur l'Islam et les musulmans sont légion. Face à une énième polémique - qui oppose Michel Houellebecq, Michel Onfray et le recteur de la Grande Mosquée de Paris - le philosophe Rémi Brague fait le point sur Europe 1. Au micro de Sonia Mabrouk ce mercredi matin, l'auteur de l'ouvrage Après l'Humanisme est revenu sur les confusions au cœur de ces débats.

Pour rappel, après une conversation entre Houellebecq et Onfray, Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Mosquée de Paris, a dénoncé jeudi dernier les propos "violents" et "extrêmement graves" de l'écrivain Michel Houellebecq à l'égard des musulmans parus dans une revue, et annoncé son intention de porter plainte.

Ne pas stigmatiser

"Je crois que ce qui nous piège dès le début, c'est la confusion - soit involontaire, soit au contraire savamment entretenue - entre les religions et leurs adeptes", alerte-t-il. "L'islam est une chose, c'est une religion avec ses dogmes, avec ses pratiques, avec ses règles, et puis il y a d'autre part les musulmans, de chair et d'os qui ont, envers leur propre islam, des relations soit d'adhésion totale, soit au contraire d'estime lointaine", décrit le spécialiste de la philosophie arabe.

Selon l'auteur, qui tient à ne pas stigmatiser une communauté à cause d'actes individuels, il est important de rappeler qu'il existe "un éventail d'attitudes" et que "la même chose peut se dire pour les chrétiens ou pour les juifs".