Michel Onfray était l'invité du Grand Rendez-vous ce dimanche. 4:39
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L'écrivain et philosophe Michel Onfray était l'invité du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews/ Les Echos, ce dimanche. Le polémiste est notamment revenu sur la question de l'Union européenne, et la question épineuse de la souveraineté des États membres.  

La crise énergétique aura mis en avant les travers de l'Union européenne. Difficulté à trouver un accord sur le plafonnement du prix du gaz, prix de l'électricité qui s'envole à cause de la construction même du système qui fixe les tarifs... La guerre en Ukraine n'aura pas épargné certaines règles de Bruxelles. 

"Depuis 1992 et le Traité de Maastricht, nous avons franchement renoncé à notre (...) souveraineté nationale au profit d'une souveraineté européenne qui, était là pour nous protéger. Mais nous avons renoncé et résultat, la protection de la nation a disparu", juge l'écrivain. 

Le problème de "l'Europe libérale"

Selon Michel Onfray, "depuis une trentaine d'années, on nous disait qu'avec l'Europe, il n'y aurait plus de chômage, plus de misère, plus de pauvreté, plus de guerres". Et d'ajouter : "mais 30 ans plus tard, on se dit quand même on est plus sur un débat d'idées mais sur un constat de la réalité. (...) Est-ce qu'il n'y a pas eu de guerre en Europe ? Est-ce qu'il y a eu le plein-emploi ? Est-ce qu'il y a eu l'amitié entre les peuples ? Non, c'est très exactement le contraire."

 

Car si Michel Onfray explique ne pas être contre l'idée même de l'Europe, il s'oppose à l'Europe libérale qui existe actuellement à ses yeux. "Aujourd'hui, on voit qu'il y a une espèce de commission opaque à Bruxelles qui a décidé du bien, du mal, de ce qu'il faut faire, de ce qu'il ne faut pas faire", sans critique possible, estime-t-il. 

Une Europe américaine ? 

"L'un des vices des européistes, c'est d'avoir laissé croire que si on était contre une Europe libérale, on était contre l'Europe tout court. Non, pas du tout. Moi, je suis contre l'Europe libérale, non pas parce qu'elle est européenne, mais parce qu'elle est libérale. Je suis pour l'Europe et d'ailleurs je ne connais personne qui soit contre l'Europe", insiste-t-il sur le plateau du Grand Rendez-vous. 

Pour le philosophe, il est urgent de changer le modèle européen, au risque de voir les nations la composant, disparaître, et de défendre "des intérêts d'une Europe qui ne deviendra qu'une courroie de transmission des États-Unis", conclut-il.