Pour Emmanuel Macron, comment rebondir après les fuites ?
Dans son allocution, le chef de l'Etat est revenu mardi soir sur la destruction partielle de Notre-Dame de Paris, promettant une reconstruction rapide de la cathédrale. L'actualité l'a obligé a laissé son calendrier politique en suspens.
Le président était attendu depuis 24 heures sur ses annonces de sorties du "grand débat". L’actualité tragique en aura décidé autrement. Malgré tout, Emmanuel Macron a insisté mardi soir pour parler aux Français à la télévision , et ainsi livrer une allocution consacrée à Notre-Dame de Paris, mais avec l’actualité politique en arrières pensées.
Un calendrier bousculé par la marche de l'histoire. Pendant un peu plus de six minutes, depuis l’Elysée, le président n’a cessé de lier ce moment dramatique avec le moment politique. "L’incendie de Notre-Dame nous rappelle que notre histoire ne s’arrête jamais", a-t-il déclaré. L'objectif : transmettre une émotion, écrire le récit national. Chez les militaires, l'analyse serait différente : on appelle cela une opération de diversion, un leurre.
En filigrane de cette intervention, au-delà de l’émotion liée à la destruction de la cathédrale, le chef de l'Etat a également évoqué la sortie très attendue du "grand débat" et un calendrier de communication contrarié par l’actualité. "Je sais l'espèce de fausse impatience selon laquelle il faut réagir à chaque instant. Comme si être à la tête d'un pays n'était qu'administrer des choses", a-t-il relevé.
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Faire durer la trêve politique. Le président, que l'on dit très agacé en privé par les fuites dans la presse de ses annonces, rappelle qu’il répondra aux attentes . "Je reviendrai vers vous dans les prochains jours mais le moment n'est pas venu". En sortant de son intervention télévisée, Emmanuel Macron a confié à ses conseillers qu’il lui incombait, en tant que chef de l'Etat, de donner "le sens du moment, de l’histoire et de l’humain…" En un mot : il appelle de ses vœux une trêve politique qu’il aimerait faire durer jusqu’après le weekend de Pâques. Emmanuel Macron devrait prendre la parole mardi prochain, dans une forme qui reste encore à définir, puisque ce qu'il avait d'abord imaginé a été balayé avec la toiture de la cathédrale.