"La France n'est pas la préoccupation d'Emmanuel Macron", estime Patrick Buisson

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Manon Fossat , modifié à

L'actualité politique est aux commémorations des 200 ans de la mort de Napoléon. Un évènement controversé, qui divise le débat depuis plusieurs jours. Invité d'Europe Matin mercredi, l'historien Patrick Buisson est revenu sur l'Histoire de la France et a notamment reproché à Emmanuel Macron son manque de patriotisme, remettant en doute son amour pour le pays.

Emmanuel Macron commémore mercredi le bicentenaire de la mort de Napoléon, un anniversaire qui ravive les controverses autour de cette figure complexe et incontournable de l'Histoire de France. En osant marquer cet anniversaire, le chef de l'Etat "ne se dérobe pas", a affirmé l'Elysée, soulignant sa volonté de "regarder en face" le passé de notre pays. Mais pour Patrick Buisson, politologue et auteur de l'ouvrage "La fin d’un monde", aux éditions Albin Michel, la gestion de ces évènements par le président de la République interroge quant à son amour pour la France et son sens du patriotisme.

"Pour lui, il n'y a pas de culture française"

"Commémorer n'est pas célébrer", a assuré l'Elysée un peu plus tôt dans la semaine, soucieux de déminer la polémique sur le bien-fondé de ce choix alors que Napoléon est critiqué notamment pour avoir rétabli l'esclavage. Et pour cause, face à un héritage aussi controversé, les chefs de l'Etat se sont gardés de prendre position sur Napoléon depuis que Georges Pompidou a célébré, en 1969, le bicentenaire de sa naissance à Ajaccio, sa ville natale.

Ce dossier s'ajoute en effet à ceux sur l'action de la France en Algérie ou au Rwanda, dont s'est emparé le chef de l'Etat. Mais pour Patrick Buisson, sa gestion est surtout "parcimonieuse" et "timorée". "Il faut prendre l'Histoire nationale en entier, sans vouloir faire le tri, et sans avoir ce comportement sélectif, qui fait finalement douter du fait qu'Emmanuel Macron aime profondément la France", a-t-il jugé sur Europe 1.

Le politologue a en effet reproché au chef de l'Etat son manque d'intérêt pour son pays, pointant ainsi du doigt un manque de patriotisme. "Quand on a fait une carrière au service de la finance internationale et que l'on a été le premier collaborateur de François Hollande, la France n'est pas la préoccupation", a-t-il estimé. "Il avait d'ailleurs dit lors de sa campagne qu'il n'y a pas de culture française. Et bien moi je considère qu'il y a une culture française, et fort heureusement".