La difficulté des élus de terrain face à l'affaire Fillon

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Lionel Gougelot, édité par R.Da. , modifié à
Face au désarroi des militants, des responsables locaux LR se disent prêt à changer de candidat pour la présidentielle.

Le doute s'installe chez les élus de terrain et les militants, de plus en plus perdus face aux révélations successives autour de François Fillon. Bruno Le Maire était en réunion publique à Marcq-en-Baroeul jeudi, dans le Nord, pour tenter de défendre le soldat Fillon.

"À la limite de voter Marine Le Pen". Le candidat malheureux à la primaire de la droite se présente lui-même en soldat loyal et appelle les militants à serrer les rangs derrière François Fillon : "Il n’y a aujourd’hui qu’un seul candidat légitime, c’est François Fillon",a-t-il voulu assurer. Mais dans la salle, pas un seul applaudissement de la part des adhérents. Certains laissent même publiquement éclater leur indignation : "Vous avez des smicards qui ont du mal à avoir 1.400 euros par mois et puis madame Fillon, qui ne travaille presque pas, en prend 7.900 ? Je suis écœuré. J’en arrive à la limite de voter Marine Le Pen si ça continue", lâche une sympathisante.

"Stopper l’hémorragie". Pour Vincent, secrétaire de section à Villeneuve d’Ascq, la candidature de François Fillon n’est plus défendable. "Changer de candidat, je pense que c’est un signe", estime-t-il. "C’est dommage parce que l’on avait un beau candidat avec un projet. Mais là… il faut stopper l’hémorragie. Si l’on n’a pas un candidat qui re-fédère et qui porte un nouvel espoir, on courre à la catastrophe".

" Il faut une solution de rechange et un candidat digne de ce nom. "

Il faut faire vite, affirme encore Emmanuel, un militant lillois qui croise tous les jours des électeurs déboussolés. "Le mal est fait. Les citoyens qui nous interpellent dans la rue ou au travail n’y croient plus", rapporte-t-il. "Il faut que l’on réagisse très très vite, avec certainement une solution de rechange et un candidat digne de ce nom".