Pour Jean-Luc Mélenchon, l'affaire Fillon est "la preuve d'intrigues politiques" dans la justice dont il estime aussi avoir été victime. 1:03
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Baptiste Denis avec Jean-Rémi Baudot et AFP , modifié à
Pour le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, les déclarations de l'ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF) à propos de l'affaire Fillon sont la "preuve" d'"intrigues politiques" dont il estime aussi avoir été victime.

François Fillon et son épouse Pénélope ont-ils été au cœur d’une enquête biaisée ? L’ancienne cheffe du Parquet national financier, Eliane Houlette, affirme avoir subi des pressions dans la conduite de cette affaire. Pour Jean-Luc Mélenchon, ces déclarations sont la preuve d’"intrigues politiques" dont il estime aussi avoir été victime.

Entendue le 10 juin par la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Eliane Houlette s'est émue du "contrôle très étroit" et la "pression" qu'aurait exercés le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations visant à partir de janvier 2017 les époux Fillon après des soupçons d'emplois fictifs révélés par le Canard Enchaîné.

A l'origine, aussi, des perquisitions au siège des Insoumis en 2018 ?

La cheffe du parquet général Catherine Champrenault, toujours en poste, "est une composante du réseau socialiste à l'intérieur de la justice mis en place par Hollande, et qui est aussi celui qui s'est chargé des enquêtes dites préliminaires contre moi et ont décidé des perquisitions" au siège de LFI en octobre 2018, a dénoncé Jean-Luc Mélenchon, en déplacement au Havre, au micro de Jean-Rémi Baudot sur Europe 1.

Eric Ciotti dénonce une affaire "extrêmement grave". Interrogé sur Cnews, le député LR des Alpes-Maritimes a demandé une enquête au ministère de la Justice. "Cela peut relever d'un scandale d'État. Je demande la vérité et la transparence sur ce qu'il s'est passé. Nous le devons car il en va de la crédibilité de nos institutions démocratiques", a-t-il déclaré.  

Ces enquêtes, visant des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen et de surfacturation dans les comptes de campagne de l'élection présidentielle de 2017, ont en réalité été ordonnées par le parquet de Paris. "Maintenant on découvre que comme je l'avais dit, c'était une opération politique, de gens coutumiers de ce type d'opérations", tacle Jean-Luc Mélenchon. "Ce que dénonce Mme Houlette, c'est une pratique démentie par (Catherine Champrenault), (...) il y aussi eu beaucoup de commentateurs pour la croire, parce qu'elle avait peut-être meilleure mine et qu'elle inspirait plus confiance que moi", a raillé le patron des députés LFI.

"La macronie digne héritière de la hollandie"

"Mais la preuve est faite maintenant que c'était une intrigue politique dans le cas de M. Fillon et dans mon cas", s'est-il réjoui. "Ce sont des procédés indignes qui montrent la macronie comme digne héritière de la hollandie", a-t-il moqué. "Deux ans après, je ne sais toujours rien, je n'ai été entendu par personne, je n'ai rencontré aucun juge", a confié le député des Bouches-du-Rhône qui a ironisé : "Je pense que des dossiers ressortiront en temps utile, c'est-à-dire en temps électoral". Pour l'Insoumis, "il y a eu un effet de meute contre M. Fillon et il est clair que sa liquidation politique a servi d'ascension pour M. Macron, l'un va avec l'autre".