La cigarette électronique "est clairement moins toxique que le tabac", juge Agnès Buzyn

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Anaïs Huet , modifié à
Ces derniers mois, bon nombre de fumeurs ont délaissé le tabac pour la cigarette électronique. Un outil de sevrage efficace, pour Agnès Buzyn, qui n'hésite pas à promouvoir la méthode.
INTERVIEW

La France compte un million de fumeurs en moins. Une excellente nouvelle pour la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a fait de la lutte contre le tabagisme son cheval de bataille. Parmi ce million de fumeurs en moins sont dénombrés ceux qui ont désormais opté pour la cigarette électronique. Une méthode qu'encourage la ministre, vendredi matin sur Europe 1.

"Nous n'y sommes pas opposés". Pour Agnès Buzyn, "chacun doit trouver son bon outil de sevrage. Il n'y a pas une recette unique : certains ont besoin de patchs, d'autres de chewing-gum, d'autres s'arrêtent du jour au lendemain, d'autres ont besoin de la cigarette électronique car ils sont attachés au geste". "Nous promouvons tout ce qui peut aider à arrêter de fumer", assure la ministre.

Pourtant, la cigarette électronique est parfois décriée quant à sa toxicité supposée. "Nous ne connaissons pas très bien la toxicité de la cigarette électronique à long terme, mais c'est clairement moins toxique que le tabac", assure Agnès Buzyn. Et d'ajouter : "s'il faut en penser par là, nous ne sommes pas opposés bien entendu".

Gare à "la durée du tabagisme". Toutefois, Agnès Buzyn met en garde les fumeurs de e-cigarettes. "Un des risques que nous remarquons avec la cigarette électronique, c'est que les gens fument moins, mais continuent de fumer un peu. Or, toutes les études montrent aujourd'hui que ce qui est le plus important dans les risques liés au tabac, c'est la durée du tabagisme, plus encore que le nombre de cigarettes fumées", alerte-t-elle.

Pas de remboursement prévu. Pourrait-on imaginer dans un futur proche le remboursement la cigarette électronique comme outil de sevrage tabagique ? "Nous n'en sommes pas là", freine Agnès Buzyn. "Pour pouvoir rembourser par la Sécurité sociale, il faut prouver que c'est efficace et pas toxique. Nous attendons les études…"