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Le vice-président du Rassemblement national a défendu mardi sur Europe 1 l’attitude des députés de son camp, qui n’ont jamais voté les lois sur la sécurité proposées par le gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Parce qu’elles sont "totalement inefficaces", a argué Jordan Bardella.
INTERVIEW

Dimanche, Marine Le Pen, soucieuse de mettre la sécurité au cœur du débat, avait réservé ses meilleures piques à Gérald Darmanin lors de sa rentrée politique à Fréjus. Lundi, le ministre de l’Intérieur, très offensif, avait vertement riposté, dénonçant "l’irresponsabilité faite femme" et rappelant que ni la présidente du Rassemblement national ni ses députés n’avaient voté en faveur des lois sur la sécurité depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le round 3 a eu lieu mardi sur Europe 1. Et c’est Jordan Bardella qui s’est chargé de la riposte. "L’actualité démontre que toutes les mesures sécuritaires qui ont été prises par la majorité d’Emmanuel Macron étaient des mesures de politesse pour les délinquants, les criminels et même les terroristes", a lancé le vice-président du Rassemblement national.

Voilà donc la raison pour laquelle le Rassemblement national s'opposerait à chaque fois aux projets de loi présentés par le gouvernement en termes de sécurité "parce qu'ils sont totalement inefficaces". Et Jordan Bardella de prendre en exemple la loi Collomb présentée en 2017. "Ce projet de loi était totalement inefficace. Il s’agissait de transposer dans le droit commun des dispositifs qui étaient ceux de l’état d’urgence. En réalité, ça affaiblissait considérablement les moyens qu’on donnait à la police à et à l'autorité judiciaire", a jugé l'eurodéputé RN.

"Il ne faut pas se fier au titre (du projet de loi), qui est souvent très, très joli"

Reste que ne pas voter une telle loi n'est pas forcément payant en termes d'affichage. "Il ne faut pas se fier au titre (du projet de loi), qui est souvent très, très joli", a répondu Jordan Bardella. "On nous dit vous n’avez pas voté le projet de loi antiterrorisme. S’agissait-il de fermer toutes les mosquées radicales les mosquées salafistes, non ? S’agissait-il d’expulser tous les fichés S de nationalité étrangère ? Non. S’agissait-il de dissoudre les associations salafistes, les associations politico-religieuses comme l’UOIF qui prêche la haine de l’Occident, qui prêche la haine de la France dans un certain nombre de mosquées ? Non. S’agissait-il de rendre l’armement obligatoire des policiers municipaux ? Non."

Et Jordan Bardella de conclure : "Les dispositifs qui ont été votés ne permettent en rien d’améliorer la situation dans notre pays".