Nicolas Sarkozy a donné une interview au Figaro au lendemain de sa condamnation en appel dans l'affaire des écoutes. 1:04
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Alexis Delafontaine, édité par Romain Rouillard / Crédit photo : SERGE TENANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Nicolas Sarkozy, s'est exprimé ce jeudi dans "Le Figaro", un peu plus de 24 heures après sa condamnation en appel à trois ans de prison dont un ferme dans l'affaire des écoutes. L'ancien président de la République ne retient pas ses coups contre la justice, pointant notamment du doigt le "combat politique" de certains magistrats. 

Nicolas Sarkozy brise le silence. Condamné ce mercredi en appel à trois ans de prison dont un an ferme dans l'affaire des écoutes, l'ex-président de la République a donné ce jeudi une interview au Figaro dans laquelle il continue de clamer son innocence. Accusé d'avoir aidé le magistrat Gilbert Azibert à décrocher un poste à Monaco, en échanges d'informations sur une affaire judiciaire le concernant, l'ancien chef de l'État nie en bloc et charge lourdement la justice. 

Nicolas Sarkozy affirme tout d'abord que ces affaires lui ont fait perdre la présidentielle de 2012 et la primaire de la droite de 2016. L'ancien président ne pardonne pas à la justice. "Certains magistrats sont dans un combat politique", clame-t-il.

"Les principes essentiels de notre démocratie ont été foulés aux pieds", affirme-t-il. Nicolas Sarkzoy remet également en cause la neutralité de la juge ayant prononcé le verdict en appel. "La justice avait déjà désigné comme l’une des juges d’instruction du dossier 'Bismuth', un magistrat qui avait déclaré dans Mediapart, après l’élection présidentielle de 2012, 'ce qui est certain c’est que nous aspirons tous à retrouver du calme, de la sérénité et de la confiance', sous-entendu grâce à la défaite de Sarkozy. N’était-ce pas pourtant au minimum de nature à nourrir un 'doute raisonnable' sur son impartialité ?", questionne-t-il. 

"Je n'ai rien fait de condamnable" 

Nicolas Sarkozy épingle, par ailleurs, le "combat politique" que mèneraient certains magistrats. "Ils l’ont dit publiquement. Ce n’est pas un fantasme", martèle-t-il. En guise de défense, l'ancien président argue que les échanges entre un avocat et son client - en l'occurrence ceux entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog - doivent être protégées par le secret professionnel. "La jurisprudence de la CEDH (convention européenne des droits de l'homme) est formelle : en aucun cas, et d’aucune façon, de telles écoutes ne peuvent m’être opposables", certifie Nicolas Sarkozy.

Raison pour laquelle il s'est pourvu en cassation ce mercredi dans la foulée du jugement en appel. "J'irai jusqu'au bout car je répète : je n’ai rien fait de condamnable. Il n’est pas question que je baisse les yeux", persiste l'ancien ministre de l'Intérieur. Selon lui, ses échecs à la présidentielle de 2012 et à la primaire de la droite en 2016 sont directement liés aux diverses affaires dans lesquelles il est cité. Des déboires judiciaires qui ne lui "feront jamais perdre [son] honneur".

Nicolas Sarkozy en profite pour réaffirmer son soutien à Emmanuel Macron, alors que le président fait face à une impopularité historique. "Je ne regrette pas mon choix, mais je resterai membre des Républicains à vie", nuance-t-il. Nicolas Sarkozy, partisan d'une union entre la macronie et les LR, estime tout de même qu'Emmanuel Macron ne tend pas suffisamment la main à la droite.  "Il faut prendre une initiative", lance l'ancien chef de l'Etat à son successeur, avant d'appeler Eric Ciotti et ses collègues des Républicains à donner une majorité absolue à Emmanuel Macron.