"Je ne tolèrerai aucune violence à l'encontre des agriculteurs", lance Emmanuel Macron

© CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
  • Copié
Europe 1 avec AFP
A deux jours de l’inauguration du Salon de l’agriculture, le président de la République défend les agriculteurs dans une interview accordée à la presse quotidienne régionale. Il annonce aussi que la fin du glyphosate en 2021 ne concernerait pas toutes les exploitations.

Le président Emmanuel Macron, qui inaugurera le Salon de l'Agriculture samedi, a affirmé qu'il "ne tolèrerai(t) aucune violence à l'encontre des agriculteurs", dans une interview dans la presse quotidienne régionale (PQR), mise en ligne jeudi. "Nous sentons aujourd'hui une tension forte dans la société et il faut à la fois protéger les agriculteurs contre les stigmatisations dont ils sont l'objet et réussir la transformation du modèle agricole", a affirmé le chef de l’Etat dans plusieurs journaux de la PQR (Ouest France, La Voix du Nord, le groupe EBRA...).

La loi Alimentation "commence à produire des effets"

"Les tensions, on les sent sur l'élevage et le bien-être animal, sur l'agriculture et l'utilisation des pesticides. Je ne tolérerai aucune violence à l'encontre des agriculteurs", a-t-il assuré. Interrogé sur le glyphosate, dont l'interdiction en 2021 inquiète le monde agricole, le chef de l'Etat a averti que cet "objectif de 2021 ne sera pas tenable sur la totalité des exploitations". Sur ce sujet, "j'ai toujours indiqué que nous ne laisserions pas les agriculteurs sans solutions. Le gouvernement a saisi l'Anses et l'Inra pour identifier les alternatives viables et pour organiser une sortie du glyphosate sur des bases objectives", a-t-il rappelé.

Il a également affirmé que la loi Alimentation, qui promet de rémunérer les agriculteurs en fonction de leurs coûts de production, "commence à produire des effets. La clé de tout ça, c'est bâtir des indicateurs puis organiser le dialogue dans la filière. Cela suppose aussi que tous les acteurs de la chaîne soient responsables. Je salue Lidl par exemple, qui contractualise, donne du prix et de la visibilité".

"Ce ne sont pas des tendres, moi non plus, ça tombe bien"

"Nous avons multiplié les contrôles. Résultat : 4 millions d'euros d'amendes ont été prononcées envers les distributeurs pour non-respect des règles. Nous avons assigné Leclerc. La grande difficulté que nous rencontrons, ce sont ceux qui essayent de contourner la loi avec leurs centrales d'achats en Belgique ou ailleurs. Ce ne sont pas des tendres, moi non plus, ça tombe bien", a-t-il affirmé.

Interrogé sur les droits de douanes qui risquent d'augmenter après le Brexit, il a prévenu : "nous ne pouvons pas accepter un modèle où la Grande-Bretagne décide de diverger sur le plan réglementaire, de faire du dumping social et environnemental. Je veux dire à nos pêcheurs que je me battrai pour eux. Si nous n'obtenons pas les mêmes accès qu'aujourd'hui, nous chercherons des compensations. Je ne laisserai pas nos pêcheurs être touchés par le vote britannique auxquels ils ne peuvent rien".