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Thibauld Mathieu
Ismaël Emelien et David Amiel, anciens conseillers d'Emmanuel Macron à l'Élysée, pointent sur Europe 1 "une forme de paradoxe" dans la crise des "gilets jaunes".
INTERVIEW

Sur le papier, Ismaël Emelien et David Amiel ne sont plus conseillers du président de la République. Toutefois, aucun lien n'est rompu entre les deux hommes et Emmanuel Macron, avec lequel ils continuent d'échanger régulièrement. Sans doute à propos des "gilets jaunes", notamment.

"Une forme de paradoxe" chez les "gilets jaunes"

"Cette crise interpelle de manière profonde sur ce qu'on a fait depuis deux ans", note sur Europe 1 David Amiel, auteur avec son compère du livre Le progrès ne tombe pas du ciel. Selon lui, il y a "une forme de paradoxe" chez les "gilets jaunes" : "beaucoup de ce qu'ils ont exprimé ressemble à des choses que la campagne d'Emmanuel Macron avait elle-même exprimé deux ans auparavant", assure l'économiste de 26 ans, citant pèle-mêle "le fait de vivre de son travail", mais aussi "le fait de se sentir relégué quand on habite plus près des ronds-points que des centre-villes".

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Alors, pourquoi ne pas avoir anticipé la crise sociale qui couvait en France ? "C'est toujours très difficile", répond encore David Amiel au micro de Sonia Mabrouk. "C'est comme un tremblement de terre : on sait où sont les failles, et je crois qu'on avait identifié beaucoup des failles qui ont mené à cette crise, mais en revanche, pour savoir quand, comment et sous quelle forme ça va lâcher, c'est beaucoup plus difficile, et je constate d'ailleurs que personne ne l'avait anticipé."

"L'essentiel, c'est ce qui se passe maintenant"

Plus tôt dans la journée, Ismaël Emelien avait estimé sur RMC/BFMTV que le chef de l'État "ne pourrait pas être candidat" à l'élection présidentielle de 2022 "si on ne réussit pas d'ici" là. "Je suis le premier étonné qu'on puisse s'en étonner", a-t-il repris sur Europe 1. "Ce que je voulais dire, c'est que l'essentiel, c'est ce qui se passe maintenant, qu'on concentre l'énergie et les efforts pour changer la situation aujourd'hui et pas pour préparer quelque chose dans trois ans."

L'ancien stratège de l'Elysée avait annoncé sa démission en février, disant vouloir se consacrer à son livre, après avoir été entendu par la "police des polices" en janvier, dans le cadre de l'affaire Benalla. "Je n'ai pas le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal", a-t-il dit à ce sujet. Alexandre Benalla lui avait transmis les images de vidéosurveillance des événements du 1er-Mai qu'il avait obtenues illégalement via des contacts au sein de la police.