Islamophobie : pour Aurélien Taché (LREM), "le débat politique n’est pas à la hauteur"

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La marche contre l’islamophobie, qui a lieu dimanche, est accusée d’être proche de l’islam politique. Pour le député LREM Aurélien Taché, invité vendredi soir d'Europe 1, le débat politique sur le sujet "n'est pas à la hauteur des enjeux".
INTERVIEW

La marche contre l'islamophobie, qui a lieu dimanche, provoque de vifs remous. Cette initiative est accusée par la majorité et la droite d'être proche de l'islam politique, et divise même les rangs de la gauche (le PS s'y oppose, alors que le La France Insoumise la soutient).

Pour le député LREM Aurélien Taché, invité vendredi d'Europe 1, "le débat politique sur ces questions n'est pas à la hauteur des enjeux." L'élu, issu de l'aile gauche du parti majoritaire, a notamment ciblé la gauche, qu'il accuse de ne pas avoir su lutter contre l'islamophobie quand elle était au pouvoir. "La gauche s’est longtemps posée comme celle qui était en capacité de lutter contre le racisme sur le plan politique, elle ne l’a pas réussi. Les initiatives prises dans les années 1980-1990, comme SOS Racisme, n’ont pas été à la hauteur", a estimé Aurélien Taché.

"Beaucoup de jeunes des quartiers populaires se sont tournés vers Dieudonné par exemple" 

"Du coup, la lutte contre le racisme et l’islamophobie a été accaparée par des organisations avec lesquelles on ne peut qu’être en désaccord quand on est démocrate et progressiste. J’ai vu énormément de jeunes des quartiers populaires, qui avaient envie d’être défendus par la gauche, se tourner vers Dieudonné par exemple, qui est loin des valeurs antiracistes. Mais à un moment, ces jeunes ont dit : ‘Vous la gauche, qu’avez-vous fait pour nous défendre ?’ Pour autant, faut-il céder à de l’antiracisme qui devient communautaire ? Je ne le crois pas", a poursuivi Aurélien Taché.

"J’ai été beaucoup plus convaincu par la pensée d’Emmanuel Macron, en disant à des jeunes de ne pas attendre que le racisme disparaisse en France, mais qu’ils devaient monter leurs projets, leurs entreprises, et qu’il les accompagnerait", a conclu le député.