«Hors de la réalité», «pratique déconnectée du pouvoir» : les réactions politiques à l'allocution de Macron

Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont critiqué l'allocution d'Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont critiqué l'allocution d'Emmanuel Macron. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les réactions politiques à l'allocution du président Emmanuel Macron, deux jours après la promulgation de la réforme contestée des retraites, ne se sont pas fait attendre. Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon raille un chef de l'État "complètement hors de la réalité", tandis que Marine Le Pen dénonce une "pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir".

La prise de parole était attendue, deux jours après la promulgation expresse de la contestée réforme des retraites. Dans une allocution, le président Emmanuel Macron a réaffirmé lundi soir que ce projet de loi était nécessaire, tout en disant "regretter" qu'elle n'ait pas été "acceptée" et qu'un "consensus" n'ait "pas pu être trouvé". Mais son discours est loin de faire l'unanimité chez l'opposition. Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon raille sur Twitter un chef de l'État "complètement hors de la réalité", et fait référence aux concerts de casseroles organisés un peu partout en France.

Le Pen dénonce une "pratique déconnectée du pouvoir"

De son côté, la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen critique un Emmanuel Macron "toujours coincé dans un monde parallèle". La finaliste de la présidentielle 2022 dénonce également sur Twitter une "pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir", après l'allocution télévisée du président, qui annonce selon elle "la poursuite d'un quinquennat de mépris, d'indifférence et de brutalité".

Le président des Républicains Eric Ciotti a déploré lundi que l'allocution d'Emmanuel Macron prenne la forme d'"un catalogue de vœux pieux". "La méthode manifestement ne change pas avec des objectifs louables mais sans la moindre remise en cause", a encore critiqué sur Twitter le responsable LR. "L'immobilisme affirmé par le président de la République contraste hélas avec la colère des Français", a encore déploré Eric Ciotti dans un communiqué.

"Rien de concret" dans l'intervention de Macron, juge Berger

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé qu'il n'y avait "rien de concret" dans les perspectives ouvertes lundi par le président de la République, qui a notamment proposé un "nouveau pacte de la vie au travail" dans son allocution depuis l'Elysée. S'agissant des perspectives "qui sont données, c'est un peu un discours de la méthode pour une dixième fois mais rien de concret", a critiqué Laurent Berger. "L'apaisement, il fallait le faire sur le sujet qui a créé l'embrasement social, la réforme des retraites", a-t-il ajouté sur BFMTV.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a de son côté affirmé sur LCI avoir le sentiment que le président de la République "n'a pas entendu ce que lui ont dit et répété les millions de manifestants" et de grévistes. "Cette allocution aurait pu être faite par ChatGPT. Il y avait un côté très désincarné", a-t-elle ironisé. "Pour tourner la page, il faut nous proposer des choses concrètes" et "dans les chantiers qu'il nous liste je vois soit des choses très concrètes qui divisent profondément", comme la réforme des lycées professionnels ou le RSA, ou des points "totalement obscurs et très généraux" comme sur les salaires. "Donc, le miroir aux alouettes, c'est bon on en a déjà soupé. Là, le compte n'y est clairement pas", a-t-elle ajouté.

Borne présentera la feuille de route du gouvernement "la semaine prochaine"

Répondant à une déclaration du chef de l'État, la Première ministre Élisabeth Borne a confirmé qu'elle présentera la feuille de route du gouvernement "la semaine prochaine". "Emmanuel Macron l'a formulé avec force : 'Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France'", a tweeté la cheffe du gouvernement.

"Répondre aux inquiétudes exprimées par nos concitoyens ces derniers mois tout en bâtissant un pays plus indépendant, une nation plus juste et solidaire dans une Europe plus forte : voilà le cap fixé par Emmanuel Macron. Renaissance y mettra toutes ses forces et son énergie", assure pour sa part Stéphane Séjourné, le secrétaire général du parti présidentiel.