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Juline Garnier , modifié à
Au micro de Thierry Dagiral ce samedi matin, l'éditorialiste Franz-Olivier Giesbert est revenu sur le mandat d'Emmanuel Macron à l'occasion de son investiture. "C'était un stagiaire, il essayait de voir comment ça marchait. Il a appris. Et on peut être sûr que le deuxième mandat sera mieux que le premier", analyse-t-il.

Avec la crise des Gilets-Jaunes, la crise du Covid-19 puis la guerre en Ukraine, les cinq années du premier mandat d'Emmanuel Macron ont été mouvementées. Et son bilan critiqué. Mais pour Franz-Olivier Giesbert, écrivain et éditorialiste, c'est son manque d'expérience qui a penché dans la balance. "Il n'avait jamais fait de politique, c'est complètement insensé. On a élu quelqu'un qui n'avait même été conseiller départemental, même pas conseiller municipal, rien du tout, et qui d'ailleurs s'en faisait gloire et bon. Or, la politique, je suis désolé, c'est un métier qui s'apprend. Il faut beaucoup de patience. Il faut écouter tout le monde, y compris les cons", tacle l'éditorialiste.

Un manque d'expérience qui a fait défaut au président

Pour Giesbert, le mandat d'Emmanuel Macron "n'a pas laissé grand chose" aux Français. "Son bilan, ça tient sur un ticket de métro, sans être très polémique", lance-t-il.

 

Et les différentes crises successives ne constituent pas une circonstance atténuante. "Il y a toujours des excuses. Vous savez, Giscard a eu deux chocs pétroliers dans la gueule. C'était quand même autre chose le choc pétrolier que le Covid-19 ou que les Gilets-Jaunes. Un choc pétrolier, c'était une récession d'au moins dix points. C'est effrayant ce qu'il a eu à subir et ça ne l'a pas empêché de faire des réformes", ajoute l'écrivain. 

Très critique envers le président sortant réélu, l'éditorialiste tient tout de même à temporiser : "Je crois que le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il savait pas. C'était un stagiaire, il essayait de voir comment ça marchait. Il a appris. Et on peut être sûr que le deuxième mandat sera mieux que le premier. Donc, je crois qu'il n'y a pas de problème parce que là, cette fois-ci, on a élu quelqu'un quand même qui dit qui sait comment gouverner, sait présider", concède-t-il.

Parler à la "France périphérique"

Selon l'éditorialiste, Emmanuel Macron doit également apprendre à s'adresser à une partie de la France qui ne le porte pas dans son cœur : la "France périphérique", selon l'expression de Christophe Guilluy. "J'espère qu'il y pensera bien et qu'il ne retombera pas dans sa pente habituelle."

 

Il évoque les habitants des petites et moyennes villes, au trajet quotidien important pour se rendre au travail, et au pouvoir d'achat en baisse avec la montée du prix du prix de l'essence. "Il ne faut pas les oublier."

Quel profil pour son prochain Premier ministre ?

Alors que les législatives approchent à grands pas, Emmanuel Macron n'a toujours pas annoncé le nom de son Premier ministre, qui succèdera à Jean Castex. Le président cherche une personnalité de gauche, et de préférence une femme. Problème : déjà deux candidates potentielles ont décliné l'offre, Véronique Bédague, l'ancienne directrice de cabinet de Manuel Valls et la socialiste Valérie Rabault. 

 

"Il ne donne peut-être pas assez de garantie en tant que patron, il n'est peut-être pas assez protecteur", analyse Franz-Olivier Giesbert. "Et je pense que là aussi, il s'agit d'une erreur de jeunesse, qui se corrige. Quand on dit 'on veut une femme et quelqu'un de gauche, une femme de gauche', on ne doit pas s'enfermer dans ce genre de propos. Quand on est président de la République, on prend le meilleur profil", ajoute-t-il. Pour l'éditorialiste, Emmanuel Macron détient un bon terreau au sein de sa majorité pour trouver des candidats, à lui d'en faire bon usage.