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Le ministre de l'Economie, interrogé lundi par Europe 1, refuse toute comparaison entre les frappes françaises en Syrie et le refus de Jacques Chirac d'intervenir en Irak en 2003.
INTERVIEW

L'intervention française en Syrie est critiquée par une large part de la classe politique, et notamment la droite, qui dénonce une intervention inopportune, sous l'influence des Etats-Unis. "La crédibilité internationale dépend de votre capacité à faire respecter les lignes rouges", fait valoir Bruno Le Maire, invité lundi de la matinale d'Europe 1. "On sait, avec des preuves françaises, qu'il y a utilisation d'armes chimiques. Il est nécessaire de faire respecter cette ligne rouge parce qu'il est nécessaire de faire respecter le droit et de montrer que nos nations ne se couchent pas devant des agissements qui sont inacceptables", estime le ministre de l'Economie.

"Il n'y avait pas d'agression irakienne". Au lendemain des frappes françaises, menées conjointement avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis, de nombreux commentateurs rappellent le refus de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin en 2003 de participer à l'aventure irakienne de George Bush. "La comparaison est tout simplement ridicule. On peut toujours faire de la politique politicienne mais les situations n'ont rien à voir", s'agace Bruno Le Maire qui, à l'époque, faisait partie du cabinet de Dominique de Villepin. "Dans le cas de l'Irak, il n'y avait pas eu d'agression. C'était justement le cœur de notre raisonnement avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Il n'y a pas d'agression irakienne. Il n'y a pas de menaces irakiennes. Elle n'existe pas. Pourquoi allez-vous attaquer un Etat qui ne vous menace pas ? Donc nous avons combattu avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin contre la guerre", rappelle le ministre.

"Comparaison n'est pas raison". "Dans le cas présent c'est totalement différent. Il y a agression : contre le peuple syrien, avec des armes chimiques, et contre le droit le plus fondamental, le droit international qui interdit le recours à ces armes", explique Bruno Le Maire. "Comparaison n'est pas raison, mais je trouve que quand on se met à comparer des choses qui ne sont pas comparables, des choses qui ne tiennent pas debout, on ne fait pas honneur au raisonnement politique et à la qualité du raisonnement que l'on doit à nos compatriotes", conclut-il.