François Rufifn est l'invité d'Europe 1 ce mercredi 24 mai 2023 (Illustration) 3:20
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Au micro de Sonia Mabrouk, François Ruffin, député LFI de la 1ère circonscription de la Somme, est revenu sur la mort d'une infirmière, âgée de 38 ans, des mains d'un homme souffrant de troubles psychiatriques. Il s'est indigné des difficiles conditions de travail des soignants particulièrement dans les services psychiatriques.

Interrogé par Sonia Mabrouk au sujet de la mort d'une infirmière, âgée de 38 ans, des mains d'un homme souffrant de troubles psychiatriques, le député LFI s'est ému du drame et a également exprimé son indignation face aux difficiles conditions de travail des soignants particulièrement au sein des services psychiatriques : "La psychiatrie est le parent pauvre de l'hôpital", a-t-il lancé.

En plus de l'enquête policière, François Ruffin appelle à une "enquête sociale" : "Qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un qui a déjà agressé se retrouve comme ça dans la nature ? Est-ce qu'il y a du soin ? Est-ce qu'il y a eu un internement qui a été permis ? Est-ce qu'on a économisé sur les murs ?". 

 

Il est également revenu sur les conditions de travail des soignants : "On a un hôpital qui va mal, qui est déjà pauvre, et à l'intérieur de ça, la psychiatrie est le parent pauvre dans l'hôpital. On a économisé en net. Les budgets ont diminué dans la psychiatrie. Je souhaite qu'il y ait une humanité". 

"Ils n'ont pas les moyens de faire leur travail"

D'après le député, la solution ne passe pas par la multiplication de dispositifs de sécurité mais également par plus de soins et de moyens. "Les esprits sont usés après deux années de crise Covid. On voit très bien que l'état psychique de la population n'est pas bon. Moi, je suis catastrophée par exemple quand je vois en pédopsychiatrie pour les enfants, les enfants de cinq, six, sept ou huit ans qui doivent attendre pendant six mois ou un an pour avoir un rendez-vous alors qu'ils vont mal". 

 

Dans le cadre de la psychiatrie, le député estime que dans certains cas les soins administrés en dehors de l'hôpital résultent surtout d'une volonté d'effectuer des économies : "On sait que ça va coûter moins cher ! Il faut voir quel est le soin qu'on doit pouvoir donner. Il faut se rappeler que ce sont des malades et donc il s'agit de les soigner avec le maximum d'humanité et de permettre aux infirmiers, aux infirmières, aux psychiatres de pouvoir apporter le soin qu'ils sont en capacité d'apporter. Aujourd'hui, ils n'ont pas les moyens de faire effectivement leur travail".