Alain Minc 2:31
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Romain David , modifié à
Invité vendredi de Sonia Mabrouk, dans la matinale d'Europe 1, l’économiste et essayiste Alain Minc a estimé qu'un remaniement était la meilleure des options qui se présentent à Emmanuel Macron pour donner un nouveau souffle au troisième acte de son quinquennat.
INTERVIEW

Après la crise sanitaire, la crise économique et bientôt la crise politique ? Au sortir du confinement imposé par l’épidémie de Covid-19, et alors que les polémiques sur la gestion de la crise se multiplient, la perspective d’un remaniement met la majorité en ébullition. Pour l’économiste et essayiste Alain Minc, réputé proche d’Emmanuel Macron et invité vendredi de la matinale d’Europe 1, le président de la République n’a pas d’autre choix s’il veut trouver un nouveau souffle pour le dernier acte de son quinquennat. "Grâce à Chirac, on sait ce qu'il ne faut pas faire : une dissolution ou un référendum. Il lui reste le remaniement, c’est tout", a-t-il estimé.

Moins de deux semaines après le déconfinement, la cote de popularité d’Emmanuel Macron accusait une baisse de 3 points, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Le Journal du Dimanche, avec seulement 39% des personnes interrogées se disant satisfaites de l’action du chef de l’Etat. À l'inverse, le Premier ministre recueille 46% d'avis favorables, toujours dans la même enquête. Une situation particulièrement injuste selon Alain Minc : "Chacun sait qu’Emmanuel Macron a toujours arbitré dans le sens des décisions libérales, il n’a pas confiné les vieux, il a déconfiné le 11 mai et fait rouvrir les écoles contre la machine", veut-il rappeler. "S’il n’avait pas été là pour arrêter les choses telles qu’elles se produisaient, nous aurions été confinés jusqu’à la semaine dernière", s'agace-t-il.

"Rapiécer le pays" avant de penser à 2022

Pour Alain Minc, un changement majeur de ligne politique serait trop hasardeux pour le chef de l’Etat, moins de deux ans avant la prochaine présidentielle et dans l'hypothèse d'une candidature. À ses yeux, la priorité est donc de "rapiécer le pays", ébranlé par une crise sanitaire inédite et qui devrait encore traverser de très fortes turbulences économiques. Le tout en "envoyant un ou deux signes qui préfigurent l’avenir, en particulier sur la décentralisation", poursuit celui qui a longtemps murmuré à l’oreille des présidents. 

"Après ce que l’on a vu du fonctionnement de l’Etat pendant le confinement, la décentralisation n’est plus un choix idéologique, elle est une nécessité de survie !", martèle Alain Minc.