VIDÉO - "C'est un crève-cœur" : très ému, Alain Juppé fait ses adieux à Bordeaux
L'ancien Premier ministre, qui doit rejoindre le Conseil constitutionnel, est revenu jeudi sur sa décision de quitter la mairie de Bordeaux.
C'est un Alain Juppé très ému qui s'est présenté jeudi devant la presse, dans les salons de l'Hôtel de ville de Bordeaux, pour s'exprimer sur son départ prochain pour le Conseil constitutionnel . "Quitter cet Hôtel de ville (...) est pour moi un crève-cœur", a confié l'ancien Premier ministre.
"C'est pour moi un crève-cœur." Alain Juppé fait ses adieux à la mairie de Bordeaux pic.twitter.com/DMDLIO6PyT
— BFMTV (@BFMTV) 14 février 2019
"Avec Bordeaux et son peuple, nous sommes un vieux couple. C'est un arrachement de me séparer de qui j'ai tant aimé", a-t-il reconnu, sous les applaudissements du personnel de la mairie, à qui il a demandé "aidez moi", des sanglots dans la voix.
Après près d'un quart de siècle comme maire de Bordeaux, Alain Juppé, 73 ans, a expliqué qu'il prendrait ses fonctions au Conseil Constitutionnel début mars et qu'il démissionnerait alors de tous ses mandats. "Je ne m'attendais nullement à cette proposition et j'ai dû me décider en 24 heures", a-t-il ajouté. "Depuis plusieurs semaines, j'ai pris la décision de ne pas me représenter en mars 2020 à l'élection municipale", a encore dit l'ancien leader de l'UMP, précisant avoir initialement prévu d'annoncer cette décision après les élections européennes .
REPORTAGE : A Bordeaux, tout le monde "tombe de l'armoire" après le départ d'Alain Juppé au Conseil Constitutionnel
"L'esprit public est devenu délétère". Expliquant quitter Bordeaux "pour ne pas faire le mandat de trop", le futur Sage a livré une vision sombre et amère de la situation politique actuelle. "L'envie me quitte tant le contexte change" dans la vie politique, a-t-il expliqué. Et d'ajouter, évoquant "le discrédit des hommes et des femmes politiques, la stigmatisation des élites, la montée de la violence sous toutes ses formes" et "un climat général infecté par les mensonges et les haines que véhiculent les réseaux sociaux" : "L'esprit public est devenu délétère"
L'ancien Premier ministre a enfin expliqué qu'il se refusait à "désigner un dauphin". "Nous ne sommes pas en monarchie", a-t-il ajouté.