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M.B. , modifié à
Ancien secrétaire général à l'Élysée sous François Mitterrand, Hubert Védrine se souvient du personnage à l'occasion du centenaire de sa naissance.
INTERVIEW

Alors que la gauche s'apprête à fêter, mercredi, le centenaire de la naissance de François Mitterrand, ce-dernier est encore fréquemment pris comme modèle en politique. "Il reste une source d'inspiration pour tout le monde. Des gens de gauche, mais aussi de droite", a souligné Hubert Védrine au micro d'Europe 1.

"Personnage fascinant". Celui qui fut secrétaire général de la présidence de la République de 1991 à 1995 a estimé en effet que François Mitterrand restait "un personnage fascinant", aux yeux de ses partisans comme de ses détracteurs. Une fascination née, bien sûr, de son action politique. "Il a réussi à rassembler tous les morceaux de la gauche" pour gagner en 1981, a rappelé Hubert Védrine. "C'était incroyablement risqué car la gauche non-communiste était toute petite" par rapport aux communistes français, par ailleurs "les plus staliniens d'Europe". "Cela a marché et structuré la vie politique pendant longtemps. C'est grâce à cette stratégie que l'alternance a eu lieu."

Autorité naturelle et belle plume. Mais la fascination exercée par le premier président socialiste français de la Ve République tient aussi à sa personnalité. Son autorité, par exemple. "C'est naturel", a noté Hubert Védrine. "Ça se constate l'autorité, ça ne se définit pas." La publication, récemment, de son journal et des innombrables lettres que François Mitterrand avait envoyées à sa maîtresse, Anne Pingeot, participent également du mythe. "On voit bien que c'est le dernier grand homme d'État sachant écrire."

Autres temps, autres mœurs. Aujourd'hui, nombreuses sont les personnalités politiques à en appeler à la figure tutélaire de Mitterrand. Avec, parfois, quelques maladresses. "Je ne pense pas qu'on puisse le plaquer sur une époque qui n'est pas la sienne", a réagi Hubert Védrine, soulignant qu'aujourd'hui, "tout est différent : le monde, l'Europe, la vie politique, le rythme, la communication...".