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Yanis Darras , modifié à
Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne, était l'invité d'Europe 1 matin ce mercredi. Au micro de Lionel Gougelot, lance un appel à prendre rapidement à bras le corps le sujet du vieillissement de la population. "Notre maison vieillit, et on regarde ailleurs", juge-t-il. 

Violences en maison de retraite, déserts médicaux, isolement... Ces dernières années, la préoccupation autour du bien-être de nos aînés fait la une de l'actualité. Alors que la population française vieillit rapidement, le monde politique a bien du mal à s'emparer du sujet, juge Jérôme Guedj, qui lance l'alerte dans un entretien au Parisien

Explosion du vieillissement de la population

Invité d'Europe 1 ce mercredi, le député socialiste de l'Essonne ne mâche pas ses mots face au manque de considération du gouvernement sur le sujet. "L'allongement de l'espérance de vie, c'est une chance, c'est le fruit de notre modèle de protection sociale. Mais en même temps, si on n'adapte pas l'ensemble de nos politiques à cette révolution de la longévité, alors on aura, je pèse mes mots, une crise du vieillissement", s'indigne Jérôme Guedj. 

"Rendez-vous compte que dans les années qui viennent, on va passer de quatre millions de personnes d'âgées de 75 à 84 ans, à six millions. On va doubler dans les 25 ans qui viennent le nombre des plus de 85 ans. Donc, ça va se voir", s'inquiète-t-il. 

Un appel du pied au gouvernement

Accompagnement en Ephad, isolement... Toutes ces questions "ne sont pas prises en compte à leur juste mesure (...), tout gouvernement confondu", ajoute le député socialiste. "Jacques Chirac disait à l'époque, au sujet du changement climatique : 'La maison brûle et on regarde ailleurs'. Là, la maison vieillit et on regarde ailleurs. On fait comme si spontanément, les familles allaient pouvoir s'en occuper par elles-mêmes", poursuit-il. 

Parmi les obstacles à la prise en charge réel du problème : "le déni intime de vieillissement (...) et bien évidemment, l'obstacle financier. Pourtant, en juin 2018, Emmanuel Macron avait dit : 'On va faire une loi Grand âge'. Tout le monde s'est dit : 'C'est super ! Il y a des rapports qui seront produits, de la concertation, plein d'idées qui seront mis sur la table'. Et tous les ans depuis, la réforme est repoussée", s'insurge Jérôme Guedj, qui appelle désormais le gouvernement à faire cette loi Grand âge, pour ne pas être pris au dépourvu dans les prochaines années.