Macron : "le sentiment que j'ai donné" d'être "dur", "je le regrette"

Emmanuel Macron s'est exprimé lors d'une conférence de presse, jeudi soir.
Emmanuel Macron s'est exprimé lors d'une conférence de presse, jeudi soir. © Capture d'écran
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avec AFP , modifié à
Tout en affirmant vouloir maintenir le cap des réformes, Emmanuel Macron a reconnu avoir pu paraître "dur", à titre personnel. 

"Face à toutes ces inquiétudes qui se sont exprimées, est-ce qu'il faudrait tout arrêter de ce qui a été fait depuis deux ans ?", a interrogé Emmanuel Macron devant les médias, jeudi soir. "Je me suis posé la question : est-ce qu'on a fait fausse route ?", a reconnu le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse organisée à l'issue du grand débat national. "Je crois tout le contraire", a-t-il poursuivi, avant de reconnaître avoir pu paraître "dur", à titre personnel. 

"Nous créons des emplois"

"Je pense très profondément que les orientations prises au cours de ces deux premières années ont été justes", a détaillé le président, estimant que les "transformations" impulsées "ne doivent pas être arrêtées". "Je crois que ces fondamentaux doivent être préservés, poursuivis et intensifiés", a poursuivi Emmanuel Macron. "Au moment même où nous vivons cette crise, nous créons des emplois", a-t-il souligné. "En ce moment même, notre croissance est supérieure à celle de bien des pays voisins."

"Un profond sentiment d'injustice"

Devant les médias, Emmanuel Macron a cependant salué les "justes revendications" portées par les "gilets jaunes", qui ne doivent pas être "occultées par les violences de quelques-uns". Pendant les trois mois de grand débat, il a dit avoir entendu "un profond sentiment d'injustice : injustice fiscale, injustices territoriales, injustice sociale", sentiment qui est "installé". Mais aussi "sentiment de manque de considération", notamment de la part des "élites, toutes les élites", et lui-même "au premier chef", a-t-il dit. À titre personnel, le président de la République a dit "regretter" d'avoir pu paraître "dur". 

"L'impatience, l'exigence que j'ai avec moi-même, que j'ai avec les membres du gouvernement, je l'ai un peu eue avec les Français. Le sentiment que j'ai donné, c'était une forme d'injonction permanente, d'être dur, parfois injuste. Ça, je le regrette. D'abord parce que ce n'est pas ce que je suis profondément et parce que je pense que ça n'a pas aidé à la cause", a déclaré le chef de l'État.