"Gilets jaunes" : Jean-Marie Le Pen trouve le mouvement "sympathique"

Jean-Marie Le Pen chez lui à Rueil-Malmaison, avec son conseiller Lorrain de Saint Affrique 1280
Jean-Marie Le Pen chez lui à Rueil-Malmaison, avec son conseiller Lorrain de Saint Affrique, le 13 décembre 2018. © Europe 1
  • Copié
Hadrien Bect, édité par Romain David , modifié à
Silencieux depuis le début de la grogne des "gilets jaunes", Jean-Marie Le Pen a confié à Europe 1 ses impressions sur un mouvement qui lui rappelle ses propres débuts en politique. 
EXCLUSIF

Il s'exprime pour la première fois depuis le début du conflit. Jean-Marie Le Pen juge positivement le mouvement des "gilets jaunes", lui qui a commencé sa carrière politique sur une révolte populaire, à la fin des années 1950. "Je le trouve sympathique", a-t-il ainsi confié à Europe 1, qui a pu rencontrer le fondateur du Front national (devenu le Rassemblement national) chez lui, à Rueil-Malmaison en banlieue parisienne.

Les "gilets jaunes", une forme de poujadisme. Ne lui parlez pas de ses récents problèmes de santé. Installé à son bureau, Jean-Marie Le Pen préfère montrer des piles de dossiers, évoquer le tome deux de ses mémoires presque terminé, et surtout disserter sur les "gilets jaunes", qu'il regarde de très près. "Ce mouvement sui generis [qui est original, ndlr] est né d'une opportunité qui est l'obligation que l'on a d'avoir un gilet jaune dans sa voiture", rappelle le Menhir.

Surtout, cet ancien député poujadiste, élu en 1956, voit des ressemblances entre le mouvement de défense des artisans et des commerçants lancé par Pierre Poujade, et la grogne actuelle. Et en particulier une origine commune, à savoir "la décadence sociale des classes moyennes, au bénéfice de structures peut-être plus modernes mais moins humaines". Toutefois, Jean-Marie Le Pen "ne croit pas qu'il s'agisse d'un phénomène durable".

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1.

"Détestation" contre le chef de l'Etat.  Il estime plus durable, en revanche, "la décrépitude" d'Emmanuel Macron, selon sa formule, tout en s'étonnant du niveau d'impopularité du chef de l'Etat. "Il s'est trouvé l'objet d'une détestation que ses actions ne justifient pas", pointe-t-il. "Il n'a jamais fait tirer sur les Français comme d'autres…"

Vers une nouvelle candidature. Le président de la République étant hors-jeu, une seule personne a su cerner la crise selon le patriarche… sa propre fille. "Marine Le Pen a eu une attitude de réserve, de dignité qui lui a valu l'estime des électeurs français", assure-t-il. Une manière aussi de cajoler la présidente de Rassemblement national, car à 90 ans, Jean-Marie Le Pen ne cache pas ses ambitions électorales : il compte bien figurer en bonne place sur la liste du RN pour les prochaines élections européennes.