"Gilets jaunes" : Christophe Castaner redoute la mobilisation d'"éléments radicaux"

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Europe1.fr avec AFP , modifié à
"Tout laisse à penser que des éléments radicaux (...) vont tenter de se mobiliser" samedi lors des manifestations de "gilets jaunes", selon Christophe Castaner.

"Tout laisse à penser que des éléments radicaux, des factieux, vont à nouveau tenter de se mobiliser" samedi lors du quatrième week-end de mobilisation des "gilets jaunes", a déclaré vendredi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, citant l'exemple d'un homme interpellé près de Limoges et justifiant un dispositif sécuritaire "de grande envergure".

"Un monstre qui a échappé à ses géniteurs". Les autorités n'attendent "que quelques milliers de personnes (à Paris) mais dans ces personnes il y a des gens ultraviolents", a ajouté le ministre, déplorant que "ces trois dernières semaines (de mobilisation) ont fait naître un monstre qui a échappé à ses géniteurs".

Une plainte contre Nicolas Dupont-Aignant. Christophe Castaner a également annoncé vendredi le dépôt d'une plainte contre Nicolas Dupont-Aignan, à la suite de propos controversés sur les forces de l'ordre.  

"Pour l'honneur des forces de sécurité intérieure, j'ai décidé de porter plainte à l'encontre de Nicolas Dupont-Aignan qui, sans vergogne, dans l'enceinte de l'Assemblée nationale a osé affirmer que c'étaient 'les petits casseurs de Christophe Castaner' qui avaient saccagé l'Arc de Triomphe", a indiqué le ministre dans un tweet." On verra si ce monsieur ose nous opposer son statut parlementaire. Il ajouterait alors la honte à l'indignité", a-t-il poursuivi. 

Vendredi, Nicolas Dupont-Aignan n'a pas renié ses propos et assuré, lors d'une conférence de presse, qu'il ne se "tairait pas". "Christophe Castaner a annoncé vouloir porter plainte contre moi. En vérité il veut menacer un adversaire politique et faire taire l'opposition", a estimé le président de Debout la France.

L'homme interpellé près de Limoges est un vigile de 35 ans proche de l'ultradroite

L'homme interpellé près de Limoges, que Christophe Castaner a cité comme un exemple des "élément radicaux" mobilisés pour l'acte IV des "gilets jaunes" samedi, est un vigile de 35 ans que les enquêteurs pensent proche de l'ultradroite, selon des sources proches de l'enquête. Au vu de ses messages sur les réseaux sociaux, "la question se pose de sa proximité avec l'ultradroite", a indiqué jeudi une source proche de l'enquête, citant notamment des "photos à caractère antisémite".

L'homme habite dans la banlieue de Limoges et travaille comme vigile pour une société de sécurité. Il avait exprimé sur les réseaux sociaux son intention de se rendre à Paris samedi. Cet homme, avait expliqué le ministre de l'Intérieur en présentant son dispositif sécuritaire, "exprimait sur les réseaux sociaux sa volonté de, je cite, 'dégommer des monuments' et de 'tuer la République', et évoquait la manifestation du 8 décembre. Apparaissait sur son Facebook un message qui considérait, j'ouvre les guillemets, que 'un bon flic est un flic crevé'. Le problème, c'est que cette agitation se multiplie sur les réseaux sociaux."

"Nous avons fait une perquisition chez lui et nous avons trouvé dans son appartement deux armes de poing, un revolver 35 magnum et un pistolet MAB calibre 7.65, ainsi que des munitions, un sac à dos contenant différents matériels pour manifester et un gilet jaune siglé "anti francs-maçons". Il avait aussi des feux d'artifice, des gants, un masque de protection, des genouillères... Voilà un exemple pour illustrer cette violence, mais cette violence armée, à laquelle nous assistons", avait indiqué Christophe Castaner. Interpellé sans résistance, l'homme a d'abord été placé en garde à vue avant d'être déféré devant le parquet pour menace de mort mort à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité publique.