5:00
  • Copié
Romain David avec AFP , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1, le secrétaire d'Etat a tenu à saluer l'action des forces de l'ordre lors de l'"acte 19" de la mobilisation des "gilets jaunes".

La mobilisation des "gilets jaunes", samedi, a été marquée par des interdictions de manifester dans une quinzaine de villes de France. Cet "acte 19" a été globalement beaucoup plus calme que le précédent, en raison notamment d’un arsenal sécuritaire hors norme, déployé sur les Champs-Elysées à Paris, qui avaient été frappés une semaine plus tôt par de fortes violences.

"Des consignes claires". "Il y a eu un samedi calme, mais ce samedi calme n’est pas le fruit du hasard ou des manifestants eux-mêmes", a estimé au micro du Grand Rendez-vous, sur Europe 1, Gabriel Attal, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, en charge de la jeunesse. "Hier, c’était une démonstration claire qu’avec des consignes claires sur toute la ligne de hiérarchie, on arrive à concilier dans notre pays le droit à manifester et la sécurité", a-t-il salué, moins d’une semaine après le limogeage de Michel Delpuech, le préfet de police de Paris, remplacé par Didier Lallement.

"Le dispositif de la semaine dernière a failli parce que les consignes n’ont pas été respectées, on en a tiré les conséquences", explique Gabriel Attal, qui assure par ailleurs que la position du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, n’a pas été remise en cause par ces incidents. "Il a fait preuve d’une grande responsabilité, il l'a encore démontré hier avec un dispositif qui a fonctionné", pointe-t-il.

Pourtant, les départs du préfet de police, de son directeur de cabinet et du directeur de la sécurité de l’agglomération parisienne ont été largement dénoncés par les oppositions comme une manière pour l'exécutif de dédouaner le locataire de la place Beauvau de ses responsabilités. 

La fin des "gilets jaunes" ? Par ailleurs, Gabriel Attal estime que le mouvement des "gilets jaunes", quatre mois après le début de la contestation, est désormais à bout de souffle. "Il reste un petit socle : il y avait 40.000 personnes dans la rue hier. C’est quatre fois moins que dans la Marche pour le climat de la semaine dernière, et beaucoup moins que le million de personnes qui a manifesté en Grande-Bretagne pour dire non au Brexit", souligne-t-il. "Il faut remettre les choses à leur place. C’est un socle qui se survit à lui-même". Un socle constitué, selon lui, "d’une part d’extrémistes, d’une part d‘anarchistes, d’une part de casseurs, et peut-être de personnes très en colère". 

"On voit bien que les revendications ont disparu", poursuit le secrétaire d’Etat. "Aujourd’hui, c’est contre la République parfois, et contre le pouvoir en place d’autres fois, au mépris de la démocratie et des élections."

La famille de la septuagénaire blessée à Nice va porter plainte

Elle n'est pas dans le coma comme certains l'avaient annoncé. Mais Geneviève Legay, 73 ans, qui militait samedi à Nice comme "gilet jaune" et qui est tombée après une charge policière souffre de plusieurs fractures au crâne et d'hématomes sous-duraux. Sa famille souhaite porter plainte.

"Madame Legay a été très grièvement blessée", a avancé Arié Alimi, avocat de la famille et membre de la Ligue des droits de l'Homme. Il a été chargé par la famille de la victime de porter plainte pour "violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable". La plainte, qui "sera déposée lundi à Nice", va également "viser le préfet en qualité de complice par ordres", a précisé le conseil.