Roger Karoutchi, vice-président du Sénat, sénateur des Hauts-de-Seine, était l'invité d'Europe 1 Matin mercredi. 2:37
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Laura Laplaud , modifié à
Après la mort d'un enfant de 10 ans lors d'une fusillade à Nîmes dans la nuit de lundi à mardi, Roger Karoutchi, vice-président du Sénat, était l'invité d'Europe 1 Matin mercredi. Pour le sénateur des Hauts-de-Seine, "nous sommes dans une société de plus en plus violente".

Victime collatérale d'une guerre entre trafiquants de drogue, un enfant de 10 ans a été tué dans la nuit de lundi à mardi à Nîmes, dans le quartier populaire de Pissevin. Plusieurs villes du sud-est de la France dont Marseille, Avignon, Nîmes, sont touchées depuis plusieurs années par des assassinats liés au trafic de drogue. Pour Roger Karoutchi, vice-président du Sénat, sénateur des Hauts-de-Seine, invité d'Europe 1 Matin mercredi, "nous sommes dans une société de plus en plus violente". 

"Nous sommes dans une société où on a libéré les forces du mal, dans une société où les petits délinquants sont devenus des tueurs. Il y a une espèce d'émulation complètement folle où maintenant le dealer est armé, le chef de dealer se promène avec des kalachnikovs. On est dans une société extraordinairement difficile à gérer", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.

Roger Karoutchi appelle à renforcer les rangs des forces de l'ordre

L'enfant âgé de 10 ans se trouvait à l'arrière d'un véhicule, conduit par son oncle, pris pour cible aux alentours de 23h30. Après les premiers tirs, le garçon a tenté de sortir du véhicule mais est resté coincé par la ceinture de sécurité à l'extérieur, et a été traîné entre l'avenue des Arts - où ont eu lieu les tirs - et le CHU de Nîmes. Selon les informations d'Europe 1, son oncle, qui a démarré rapidement après les premiers tirs, pensait que son neveu avait réussi à sortir de la voiture. D'après une source policière, son décès est dû à sa blessure par balle.

Invité d'Europe 1 Matin mercredi, Roger Karoutchi a appelé à renforcer les rangs de la police nationale et de la gendarmerie. "Les opérations coup de poing, c'est bien mais en réalité, il faut une présence policière constante, permanente, sur les lieux de deal, sur les lieux de délinquance excessive. Nous avons toujours soutenu, avec Gérald Darmanin, le renforcement des forces de sécurité. Dans nos villes, nous avons presque tous créé des polices municipales, renforcé la vidéoprotection et nous avons besoin d'une police nationale plus nombreuse, plus présente sur le terrain et de manière permanente", a-t-il indiqué.

"La drogue est devenue un phénomène massif"

Face à la puissance de ces réseaux, la guerre est-elle perdue d'avance ? Non, répond le vice-président du Sénat qui affirme que de nombreux "éléments sur le trafic d'armes sont déjoués par les services de renseignement". "Mais je reconnais que ça donne un sentiment absolument désespérant de se dire 'c'est de pire en pire dans nos quartiers'. La drogue est devenue un phénomène massif. J'ai vu des gamins de 13-14 ans déjà embauchés, enrôlés dans les gangs de dealers. C'est une lutte permanente", a-t-il conclu.

D'après la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, cette affaire est "en lien avec les trafics de stupéfiants" et l'enfant tué et son oncle sont "indéniablement" des victimes collatérales. La procureure a dénoncé "une tragédie des plus absolues". Une enquête a été ouverte pour "assassinat en bande organisée".