Réforme du Code du travail : François Hollande demande à Macron d'éviter des "sacrifices (...) pas utiles"

L'ancien chef de l'État a demandé mardi à Emmanuel Macron d'éviter de demander aux Français des "sacrifices inutiles" en matière sociale, notamment.
L'ancien chef de l'État a demandé mardi à Emmanuel Macron d'éviter de demander aux Français des "sacrifices inutiles" en matière sociale, notamment. © CHARLES PLATIAU / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancien chef de l'État a demandé mardi à Emmanuel Macron d'éviter de demander aux Français des "sacrifices inutiles" en matière sociale, notamment. 

C'est la première fois depuis son départ de l'Elysée qu'il adresse une mise en garde à son successeur. François Hollande a demandé mardi à Emmanuel Macron d'éviter "des sacrifices (...) pas utiles" en matière sociale, en marge d'une visite au Festival du film francophone d'Angoulême. "Il ne faudrait pas demander des sacrifices aux Français qui ne sont pas utiles", a mis en garde l'ex-président de la République devant plusieurs journalistes. "Il ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures. Alors, ce qu'il faut, c'est conforter le mouvement qui est engagé, l'investissement, la consommation, le pouvoir d'achat et éviter toute décision qui viendrait contrarier ce mouvement qui est engagé", a souligné François Hollande.

Ces déclarations interviennent alors que le cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a commencé mardi après-midi à recevoir les partenaires sociaux pour leur présenter les premiers arbitrages relatifs aux ordonnances réformant le code du travail. Ces dernières semaines, la diminution du nombre d'emplois aidés, la hausse de la CSG ou la baisse des APL ont par ailleurs été dénoncées par les adversaires politiques d'Emmanuel Macron ou par d'autres acteurs institutionnels, économiques ou sociaux.

"Mon successeur a une situation meilleure". L'ex-chef de l'État s'est par ailleurs félicité de voir que "les résultats sont là, ils étaient d'ailleurs apparus dans les derniers mois du quinquennat et sont d'autant plus manifestes aujourd'hui". "On a vu qu'à partir de 2015, la croissance était revenue, le chômage avait commencé à diminuer et j'en suis heureux pour mon pays. Ce qui compte, ce n'est pas simplement d'avoir des lauriers même s'il y a eu aussi, avant les compliments, beaucoup de reproches. C'est aussi d'avoir fait en sorte que les Français puissent avoir des conditions de vie meilleures", a-t-il souligné. "C'est ce qui m'avait motivé, mobilisé, tout au long de ce quinquennat. J'avais hérité d'une situation très difficile qui était celle de la crise. Mon successeur a une situation meilleure mais tant mieux", a encore dit l'ex-locataire de l'Elysée.

François Hollande, discret depuis son départ de l'Élysée le 14 mai sans être pour autant totalement effacé, avait rompu son silence le 21 juillet en prononçant à Arles un discours sur le thème de l'engagement, et en vantant son bilan à la tête de l'Etat.