François Baroin : "Le respect de l’élu se dégrade d’année en année"

François Baroin a fait part de son émotion après la mort du maire de Signes.
François Baroin a fait part de son émotion après la mort du maire de Signes. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Le président de l’association des maires de France, interrogé par le JDD, a réagi à la mort du maire de Signes, renversé par une camionnette en début de semaine.

La mort du maire de Signes, renversé par une camionnette dans des conditions qui restent à élucider, a provoqué une immense émotion. François Baroin, président de l’association des maires de France (AMF), a réagi dans les colonnes du Journal du dimanche. "Je suis maire depuis 25 ans : le respect de la responsabilité municipale, de l’autorité et de l’élu se dégrade d’année en année", a assuré le maire de Troyes (LR).

"Le maire est à la tête d’une petite patrie, celle qui rassemble les valeurs de la ­République. S’en prendre aux élus et haïr les élus, c’est s’en prendre à la République et haïr la République", a poursuivi l’ancien ministre de l’Economie sous Nicolas Sarkozy.

"Une immense émotion et une très vive douleur"

Le maire de Signes, Jean-Mathieu Michel, est mort après avoir été renversé par une camionnette, dont il voulait verbaliser les occupants pour avoir déposer des gravats dans une décharge sauvage. Selon les premiers éléments de l’enquête, le décès serait accidentel.

"C’est une immense émotion et une très vive douleur. Les conditions du décès de ce maire, engagé depuis 1983 et qui maintenait une activité incroyable au service de ses concitoyens, sont tragiques. Ce qu’il a fait, un constat de flagrance sur un acte illégal, est pratiqué par nombre d’élus, tous les jours, dans une forme d’héroïsme obscur", a estimé François Baroin.  

"Cette violence pèse de plus en plus sur les élus"

Le président de l’AMF a plus largement tiré la sonnette d’alarme sur la lassitude des maires, qui sont de plus en nombreux à ne pas vouloir se représenter lors des prochaines élections municipales, l’an prochain.  

"Une bonne partie des maires ont annoncé ne pas pouvoir se représenter l’an prochain aux municipales : cela relève de ces pesanteurs, de cette lassitude, de ces menaces permanentes. Un maire, c’est un policier dans certaines ­circonstances, mais sans gilet pare-balles. Il ne peut pas se promener avec un garde du corps ! Il est seul, parfois confronté à des individus d’une extrême violence. Et cette violence pèse de plus en plus sur les élus de la République", a jugé François Baroin.