MACRON 2:24
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avec AFP , modifié à
De nouveaux Canadair, des moyens financiers, un milliard d'arbres plantés d'ici dix ans... Emmanuel Macron a annoncé vendredi une "stratégie nouvelle" de lutte et de prévention contre les incendies après les feux de forêt gigantesques qui ont marqué l'été.

De nouveaux Canadair, des moyens financiers, un milliard d'arbres plantés d'ici dix ans... Emmanuel Macron a annoncé vendredi une "stratégie nouvelle" de lutte et de prévention contre les incendies après les feux de forêt gigantesques qui ont marqué l'été. Le chef de l'État a prévenu que cet "été exceptionnel" ne "le sera peut-être pas autant" à l'avenir en raison du changement climatique, lors d'une cérémonie d'hommage, dans la salle des fêtes de l'Élysée, aux acteurs de la lutte anti-incendie.

72.000 hectares incendiés cet été

Plus de 300 pompiers, maires, pilotes d'hélicoptères, bénévoles et acteurs de la société civile étaient reçus à l'Élysée comme l'avait souhaité en août le président quand il s'était rendu en Gironde, théâtre de feux de forêt très intenses. "Pour beaucoup d'entre vous, cet été fut une saison en enfer", "l'enfer des flammes, de la fatigue, de la désolation", a-t-il affirmé.

Il a dit sa "reconnaissance" aux "familles évacuées" comme à tout le personnel engagé, à commencer par les pompiers, dont deux sont disparus cet été, le commandant Pascal Allaire en Loire-Atlantique et le lieutenant Martial Morin dans les Bouches-du-Rhône qui "ont payé de leur vie".

150 millions d'euros à destination du Sdis

Rappelant que durant l'été, 72.000 hectares ont été incendiés, "soit six fois plus que la moyenne des dix dernières années", et ce presque dans un département sur deux, il a dévoilé un plan qui prévoit notamment un renforcement des moyens des départements et des moyens aériens.

Emmanuel Macron a ainsi annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros à destination des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) en 2023, afin de renforcer la lutte contre les feux de forêt par de nouveaux moyens humains et matériels. L'annonce a été saluée par les élus départementaux, qui financent en grande partie les Sdis et réclamaient un soutien plus important de l'Etat. "C'est une première étape. Les Départements ne pourront pas faire face seuls face aux investissements nécessaires. Il était temps que l'Etat prenne toute sa part", a réagi auprès de l'AFP François Sauvadet, président de l'Assemblée des départements de France (ADF).

Le président de la République a également évoqué un "plan de soutien au volontariat" dans les Sdis pour "allonger la durée pendant laquelle les entreprises pourront libérer leur sapeur-pompier volontaire", en indemnisant "mieux les entreprises citoyennes".

250 millions d'euros pour une "commande inédite" de Canadair

Concernant le "réarmement aérien d'urgence", Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 250 millions d'euros pour une "commande inédite" de Canadair. "Nous allons investir massivement pour que d'ici la fin du quinquennat" en 2027, les douze Canadair déjà en service "soient remplacés et que leur nombre soit porté jusqu'à 16", a déclaré le chef de l'État, tandis que deux hélicoptères lourds seront prochainement acquis. Cette "stratégie nouvelle" prévoit aussi que soit dressée "une carte nationale à la maille la plus fine" pour recenser "les zones particulièrement vulnérables", a détaillé le président, et verra l'Office national des forêts jouer un "rôle de vigie".

L'ancien ministre délégué Hubert Falco, maire ex-LR de Toulon, doit en outre conduire des travaux pour "moderniser notre sécurité civile". "Je mettrai toute mon expérience, toute mon énergie (...) au service de cette mission afin qu'elle soit porteuse de sens pour tous les acteurs engagés sur le terrain", a assuré M. Falco sur Twitter.

La plantation d'un milliard d'arbres d'ici dix ans

Enfin, le président de la République a promis "la plantation d'un milliard d'arbres" sur le territoire français "d'ici dix ans", soit "10% de notre forêt", pour compenser notamment les incendies mais aussi dans le but de fixer le carbone et de préserver la biodiversité. "C'est faisable", a estimé le chef de l'État en évoquant "un formidable chantier écologique et d'aménagement de notre territoire". Il a indiqué que serait mis en place "un dispositif de financement public" pour arriver à cette fin, souhaitant en parallèle une "large mobilisation".