Fermeture de Fessenheim en 2018 : les écolos en colère

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B.B avec AFP , modifié à
Ségolène Royal a annoncé mardi la fermeture de Fessenheim à l’horizon 2018. Un nouveau report du calendrier qui inquiète les écologistes.

"Quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Donc Flamanville va ouvrir d'ici à 2018. Et donc en effet, Fessenheim devra fermer". L’annonce est signée Ségolène Royal. Mardi, la ministre de l’Ecologie était catégorique : la doyenne des centrales nucléaires françaises va bien fermer ses portes. Sauf que François Hollande avait promis sa fermeture un peu plus tôt, dès 2017. Donc chez les écologistes, on attend de voir avant de s’emballer…

"Une annonce aussi ferme qu'hasardeuse". La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse s'est ainsi "étonnée d'une annonce qui paraît aussi ferme qu'hasardeuse". "Il faudrait arrêter de lier Fessenheim à Flamanville", a-t-elle poursuivi, estimant que la centrale alsacienne "est dangereuse, en panne constamment".

"C'est le 11 octobre prochain qu'EDF devra déposer sa demande d'autorisation d'exploitation de la centrale EPR de Flamanville. C'est donc, au titre de la loi, le 11 octobre prochain que devra être annoncée la fermeture de la centrale de Fessenheim", a ajouté dans un communiqué le député EELV Denis Baupin, en faisant allusion à la loi Transition énergétique.

Le député écologiste Noël Mamère a quant à lui estimé que cette annonce était "un très mauvais signe" à l'approche de la conférence sur le climat COP 21 à Paris. Il a par ailleurs jugé "cocasse" d'indexer la fermeture de Fessenheim sur la construction de l'EPR de Flamanville qui accumule les retards et dont "on ne sait même pas s'il ouvrira en 2018". "Il y a des élections présidentielles en 2017 et si d'aventure le président de la République n'est pas réélu, qu'il s'agisse de la droite, nous savons très bien ce qui se passera : il n'y aura pas de fermeture de Fessenheim", a-t-il dit sur iTELE.

#quandlespoulesaurontdesdents. Cécile Duflot, ancienne chouchou de François Hollande, mais qui a pris ses distances depuis sa sortie du gouvernement, a choisi l’ironie pour commenter cette annonce de Ségolène Royal :

"Pourquoi croire à la nouvelle promesse de François Hollande ?" Quant à Jean-Luc Mélenchon, jamais avare d’une pique à l’encontre de ses anciens camarades socialistes, il semble lui aussi avoir du mal à croire à aux déclarations de la ministre de l’Ecologie : "Pourquoi croire à la nouvelle promesse de François Hollande alors qu'il ne sera même plus là pour l'appliquer en 2018 ? La seule méthode pour fermer cette centrale est d'organiser un référendum sur la sortie du nucléaire comme je le propose depuis 2012", écrit le leader du Parti de gauche.