Daniel Cohn-Bendit appelle EELV à s'entendre avec LREM. 4:09
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Antoine Terrel , modifié à
Selon l'ancien eurodéputé EELV, désormais soutien de la majorité, les Verts européens n'auront pas d'autres choix que de s'allier avec d'autres formations politiques au sein du futur hémicycle.
INTERVIEW

Après la troisième place en France de la liste conduite par Yannick Jadot lors des élections européennes, la dynamique d'Europe-Écologie-Les Verts suscite bien des convoitises. Alors que, lundi, la porte-parole du gouvernement Sibeth N'Diaye a tendu la main à EELV pour intégrer une future alliance progressiste au Parlement européen, l'ancien eurodéputé et désormais soutien de la majorité Daniel Cohn-Bendit, invité d'Europe 1, a lui aussi appelé les Verts européens à s'allier avec La République en marche. 

Avec près de 70 sièges dans le futur hémicycle, le groupe des Verts devient le quatrième au Parlement. Mais, "ce ne sont pas 70 députés qui vont gagner une majorité" au Parlement européen, juge l'ancien leader de Mai 68. Pour celui qui avait conduit la liste EELV lors de la campagne historique de 2009 (16,3%), "les Verts européens auront besoin d'alliés, par exemple La République en marche, dans ce groupe libéral complètement transformé". "Si demain, vous voulez radicaliser la politique climatique en Europe, vous avez besoin d'une majorité", a-t-il encore martelé.

Yannick Jadot a "une radicalité écologique sincère"

Et l'homme politique franco-allemand de prendre l'exemple des écologistes d'outre-Rhin. "Les Verts allemands (...) s'il le faut, il font une coalition avec la droite, avec la gauche". "Je trouve formidable ce qu'a fait Yannick Jadot", poursuit Daniel Cohn-Bendit, reconnaissant à son ancien collègue "une radicalité écologique sincère". Mais, ajoute-t-il, EELV, les Verts européens, et d'éventuels alliés comme LREM "se retrouveront tous du même côté de la barricade quand il y aura des sujets de transition écologique et de transition énergétique".  

Plus tôt dans la journée, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a tendu la main à EELV pour le Parlement européen. "Le groupe dans lequel nous allons nous retrouver va être un groupe charnière qui va pouvoir en quelque sorte être un moteur dans la création d'une alliance progressiste et pourquoi pas avec les Verts", a-t-elle argumenté.

Mais la proposition avait été rapidement balayé par Yannick Jadot. "Une telle proposition n’a aucun sens et montre une réelle méconnaissance du Parlement européen. Il va d’abord falloir que les députés En Marche se mettent d’accord entre eux au sein du groupe libéral", a répondu le leader écologistes dans Sud Ouest.